Si l’université d’été du Parti fut, comme chaque année, un moment de retrouvailles militantes, elle a été, d’un point de vue politique, très insatisfaisante.
D’abord parce que les grands sujets économiques et sociaux (retraites, réforme fiscale, politique de croissance, mesures en faveur de l’emploi) ont été largement occultés par des débats périphériques ou de vains affrontements.
Ensuite parce que les dirigeants du Parti ont passé trois jours à expliquer qu’il fallait désormais mener une «bataille culturelle» contre la droite et l’extrême droite….sans jamais donner de contenu à cette injonction.
Les premiers jours ont été rythmés par l’affrontement Valls/Taubira dont la gauche et les militants se seraient bien passé tant est stérile l’opposition entre police et justice et dangereuse l’idée qu’il y aurait une gauche angélique et de l’autre une gauche sécuritaire.
Du coup le débat qu’Harlem Désir voulait mettre au centre d’université d’été, à savoir le combat politique et culturel contre le FN a pris une autre tournure.
Ensuite, le ministre des finances a repris à son compte reprend l’idée relayée par les tenants de l’idéologie dominante (FMI et Commission européenne en tête) sur le prétendu « niveau insupportable » des prélèvements en France. Dénoncer le supposé « matraquage fiscal » dont seraient victimes les Français : en matière de «combat culturel», on a vu mieux ! Il aurait été plus utile de poser la question de la justice fiscale ! Au même moment, le gouvernement envoyait le ministre de l’environnement annoncer, à l’université d’Europe Ecologie Les Verts, la création d’une contribution “climat- énergie” dont les contours sont plus que flous…
En fait, toute la communication du gouvernement et de la direction du parti visait à lier les meilleurs chiffres de croissance au dernier trimestre à la politique économique suivie. Estimant que la sortie de crise se profilait, ils écartaient toute discussion sur la réorientation de la politique de réduction massive des dépenses publiques, sur la relance de la consommation populaire et une nouvelle stratégie de croissance permettant un rebond sérieux et significatif de l’emploi.
Enfin, la question des retraites a été marginalisée pour éviter que les militants ne manifestent leur inquiétude devant les risques d’un nouveau recul des pensions et de l’allongement des durées de cotisations. On aurait pu attendre, au moins, que la Motion 1 et le premier secrétaire défende avec force le texte qui a été voté en juillet et qui contient de bonnes choses : prise en compte de la pénibilité, refus la désindexation, mise à contribution du capital, allongement de la durée de cotisations qu’après 2020 conditionné à la situation économique.
Ainsi, on est encore loin de l’affirmation du PS comme acteur politique du changement, anticipant et discutant les choix gouvernementaux, initiateur d’un rapport de force contre la droite, l’extrême droite, promoteur efficace du rassemblement des forces de gauche.
En dépit de cette stratégie de contournement des enjeux sociaux, notre courant s’est fait entendre et a pu mesurer que bon nombre des positions que nous défendions étaient largement partagées par les militants.
Ainsi, les interventions des animateurs de notre courant dans les ateliers et les plénières ont été particulièrement appréciées.
Nos rendez-vous internes ont été un succès.
Le repas amical du vendredi soir a réuni plus d’une centaine de nos camarades. Plus de 60 fédérations étaient représentées à cet évènement convivial. Merci à nos camarades de Charente maritime pour leur accueil. La présence de Suzanne Tallard, députée de la circonscription de Rochefort, nous a fait chaud au cœur.
Samedi, la conférence presse pour présenter la pétition : ”les socialistes pour les retraites”, lancée à l’initiative de nos camarades des Pyrénées Atlantiques, a réuni des signataires des différents courants du parti. Chacun repart convaincu de diffuser rapidement et largement cet appel www.lessocialistespourlesretraites.fr
Samedi soir, dans la salle de l’Oratoire, près de 250 militants venant de plus de 70 fédérations se sont retrouvés pour une rapide réunion de courant. Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, Marianne Louis, Jérôme Guedj prennent la parole, analysent notre feuille de route pour la rentrée, pour les prochaines échéances électorales et mettent en évidence l’importance de nos responsabilités comme courant de gauche du PS afin d’obtenir une réorientation profonde et rapide des politiques économiques menées et de faire obstacle à la stratégie austéritaire en Europe.
Le chemin parcouru depuis un an.
Collectivement, nous avons mesuré le chemin parcouru en un an.
Ainsi, nous avons démenti les pronostics défaitistes qui nous promettaient une déroute au congrès. Nous sommes aujourd’hui écoutés et respectés par les adhérents du PS qui connaissent notre cohérence.
Nous menons des combats qui entraînent un nombre croissant de parlementaires et surtout de militants, comme nous avons pu le mesurer au moment du vote du TSCG, de l’ANI, du CICE, ou de l’amnistie sociale mais aussi, grâce à la mobilisation dans les fédération sur nos amendements lors de la convention Europe.
Nous avons noué des relations confiantes et engager des actions et initiatives communes avec nos camarades du PCF et d’EELV, incarnant notre orientation: le rassemblement des forces de gauche et écologistes.
Il ne s’agit pas de verser dans l’autosatisfaction : ce qui compte, c’est de de faire bouger concrètement les lignes, de créer un rapport de force permettant l’émergence d’une politique d’alternative et une nouvelle majorité rouge rose vert. Le chemin parcouru a renforcé notre détermination et nous avons la conviction que nos objectifs peuvent être atteints.
En tout cas, rendez-vous est pris pour l’université d’automne de Maintenant la Gauche les 12 et 13 octobre en région parisienne. Cela permettra d’allier des temps de formation et des débats politiques sur notre action cette année.