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30 mars 2015 1 30 /03 /mars /2015 09:26
Emmanuel Maurel dans Le Monde : "Valls est dans le déni"

Le Monde.fr |  • Mis à jour le  | Propos recueillis par 

Emmanuel Maurel, député européen et conseiller régional d’Ile-de-France, réagit vivement aux résultats du second tour des élections départementales et à la déclaration de Manuel Valls. Pour lui, « il faut faire preuve de lucidité et avoir l’intelligence de changer de politique ».

Comment réagissez-vous à la défaite du Parti socialiste ?

Emmanuel Maurel : Je suis en colère, je pense aux conseillers généraux et aux militants, qui avaient un bon bilan et un beau projet départemental, et qui ont été sacrifiés sur l’autel d’une politique nationale qu’ils n’ont pas choisie.

C’est la troisième défaite d’ampleur consécutive. Il ne faut pas la minimiser ou la relativiser. Pourtant le message envoyé est : « On a perdu, mais on va continuer comme avant. » Cette obstination à poursuivre une politique qui ne produit pas de résultats et qui ne convainc même pas dans notre propre camp me paraît au mieux navrante au pire irresponsable.

 

Sur quelles bases, un rassemblement de la gauche est-il possible ?

Tout le monde va en appeler au rassemblement de la gauche. La difficulté, c’est qu’on ne la rassemble pas sur une ligne qui la divise et la fracture. On ne peut pas demander aux différentes forces politiques et à notre électorat de se rassembler juste parce qu’il y a le FN en face. Il y a un combat nécessaire contre l’extrême droite, mais ce n’est pas ça qui fera revenir notre électorat.

 

Qu’avez-vous pensé de l’intervention de Manuel Valls ?

D’abord, il y a cette façon de ramener tout à lui, de parler sans cesse de lui, qui est un problème. Ensuite, il est quand même dans le déni quand il affirme que les indicateurs sont au vert et que la situation repart. Les électeurs ne s’en rendent pas compte. Il faut faire preuve de lucidité et avoir l’intelligence de changer de politique. Si vous voulez rassembler et être à la hauteur des responsabilités, il y a un certain nombre de domaines où il y a des mesures à prendre immédiatement, sur le logement, l’emploi et les services publics. Mais il faut surtout sortir de la logique dans laquelle est le gouvernement, une logique de dérégulation, de déréglementation, qui appauvrit les salariés.

 

Si une défaite d’ampleur aux départementales ne produit aucun effet sur la ligne du gouvernement, n’est ce pas la preuve que rien ne va bouger ?

On a l’impression que le hollandisme, se résume à : « C’est mieux que si c’était pire ». A chaque défaite électorale ou à chaque revers économique, on nous explique que ça pourrait être pire, qu’il faut attendre, et que ça va s’améliorer. Si on veut être à la hauteur des enjeux, il faut s’arrêter un moment, regarder la situation avec lucidité, prendre langue avec nos partenaires, et oser une inflexion de la politique nationale et européenne. Est ce que l’exécutif en aura le courage ? Nous sommes en tout cas un certain nombre à le vouloir. S’il n’y a pas d’aspiration à ce sursaut, on va vers une situation de blocage qui sera préjudiciable à François Hollande dans deux ans.

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24 mars 2015 2 24 /03 /mars /2015 10:21

D'ici le 29 mars, tout doit être mis en œuvre pour faire battre la droite et l'extrême droite !

Les résultats du 22 mars 2015 ont à nouveau résonné durement pour les socialistes, tout particulièrement dans le Val-d'Oise. Tous nos candidats ont, aux côtés des militants socialistes, mené des campagnes dynamiques et exemplaires, insuffisamment récompensées par les électeurs. Dans un contexte national difficile, ils ont cependant posé des jalons pour l'avenir et pour pouvoir reconstruire tôt ou tard une force socialiste au plus près de nos concitoyens.

Nous avons une pensée fraternelle pour tous nos camarades socialistes qui – confrontés à la progression de l'extrême droite – ont été injustement éliminés le soir du premier tour ; ici encore, l'élimination de nombreux conseillers généraux sortants ou encore la présence du Front National dans 16 cantons sur 21, quand la gauche n'arrive à se maintenir que dans 9 cantons, démontrent que, loin d'avoir été ralentie, la progression du FN se poursuit.

Aujourd'hui, toute notre énergie doit être concentrée pour faire battre la droite et l'extrême droite dans les 9 cantons où la gauche est en capacité de se maintenir.

Aussi, avec tous les camarades socialistes, en espérant que le rassemblement de la gauche pourra enfin se faire pour stopper le FN et une UMP si peu républicaine, nous ferons campagne avec conviction toute la semaine pour porter encore et toujours un projet solidaire et juste pour les Valdoisiens.

MLG-95_2015-copie-1.jpg

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 10:50

logo MLG 2014 95

Chers amis, chers camarades,

La situation politique exige que nous nous retrouvions rapidement pour en débattre ensemble. Après la réunion publique organisée en janvier à Vauréal avec Emmanuel Maurel, Val-d_Oise_solidaire.jpgnous avons, avec tous les socialistes, concentré notre action sur la campagne des élections départementales et d'ici les 22 et 29 mars, nous allons encore nous mobiliser pour porter les propositions pour un Val-d'Oise solidaire et dynamique.

Parallèlement, nous avons défendu dans notre parti nos analyses et nos propositions, portées dans la contribution générale "Le sursaut républicain : un coup de jeune pour le Socialisme !", qui a été rejointe par de nouveaux camarades.

congres PoitiersDès le 11 avril, le Conseil National de synthèse fixera une nouvelle étape du congrès du Parti Socialiste, qui se réunira à Poitiers les 5, 6 et 7 juin prochains, avec le dépôt des motions. Dans cette optique, il n'aura échappé à personne que nous travaillons à rassembler largement les camarades autour d'une orientation qui reprenne le fil des engagements socialistes de 2011 et 2012, en cohérence avec ce que nous avons toujours défendu dès les premiers mois du quinquennat.

Nous avons donc choisi de réunir notre Assemblée Générale la veille du conseil fédéral du Val-d'Oise du Parti Socialiste pour faire le point sur les enjeux de la période.

Nous vous proposons donc de nous retrouver, militants de Maintenant la Gauche et signataires de la contribution générale "Le Sursaut Républicain"

MARDI 31 MARS 2015

à 20h30

Salle Pierre-Mauroy de la fédération du Val-d'Oise du PS
29, rue Francis-Combe à Cergy

L'ordre du jour sera évidemment le suivant :

  1. bilan et analyse des élections départementales ;
  2. contexte du congrès du PS ;
  3. questions diverses.

Nous espérons vous retrouver nombreux, nous partagerons le verre de l'amitié en fin de réunion.

Amitiés socialistes,

pour Maintenant la Gauche Val-d'Oise
le mandataire fédéral
Frédéric FARAVEL

MLG-95_2015.jpg

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19 mars 2015 4 19 /03 /mars /2015 10:15

PSElogo.jpgDSF.jpgÀl’initiative de la délégation socialiste française (DSF), les socialistes européens viennent de prendre une position claire et ferme contre l’ISDS, chapitre essentiel des deux accords commerciaux au centre des débats médiatiques et publics depuis des mois : le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP/TAFTA) avec les États-Unis et l’accord économique et commercial global (CETA) avec le Canada.

Nous saluons positivement cette prise de position des Socialistes européens mettant un terme à des ambiguïtés nombreuses qui avaient été soulevées dans le cadre des échanges entre la Commission européenne et le Parlement sur les négociations transatlantiques.

EU-Commission-Should-Exclude-ISDS-from-TTIP-Advisory-Group-.jpgEn effet, rappelons nous les prises de positions ambivalentes du président de la Commission européenne l'année dernière. Monsieur Juncker nous disait dans son discours de présentation de la nouvelle Commission devant le Parlement « je n’accepterai pas que la compétence des tribunaux des États membres de l’UE soit limitée par des régimes spéciaux applicables aux litiges entre investisseurs et États… J’ai demandé à Frans Timmermans, ancien Ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas et issu du parti travailliste PVDA, de me conseiller sur le sujet et il n’y aura pas d’ISDS si Frans ne le soutient pas aussi. »

Or la ministre du Commerce extérieur des Pays-Bas Mme Ploumen, qui fut la présidente du PVDA de 2007 à 2012, donc du parti de M. Timmermans, est en faveur de l’inclusion de l’ISDS dans le traité et ne s’en cache pas.

Ainsi grâce à l'intervention de nos camarades socialistes français, le PSE est sorti – au moins provisoirement – du piège tendu par le Président de la Commission, qui aurait pu sinon jouer des divisions internes en son sein. Nous sommes désormais mieux armés pour poser des exigences à son endroit : Si M. Juncker veut nous prouver sa bonne foi sur cette question cruciale pour nous les socialistes, qu’il commence par renégocier le traité CETA avec le gouvernement canadien afin d’exclure du texte de l’accord cette clause. Nous sommes d'autant plus légitimes dans cette revendications que 90% des citoyens européens se sont exprimés contre l'ISDS dans une consultation engagée par la commission européenne.

Emmanuel Maurel CNSur ces sujets, Emmanuel Maurel exerce une vigilance de chaque instant dans les commissions parlementaire ECON et surtout INTA.

Nous sommes opposés au fameux ISDS, mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, qui permettrait un arbitrage où des multinationales pourraient remettre en cause le choix du législateur européen ou français et leurs juridictions. Pour nous, la justice privée n’a pas sa place dans les différends commerciaux entre des États démocratiques.

Ni en Europe, ni aux États-Unis et ni au Canada les entreprises ne risquent l’arbitraire. Les juridictions publiques offrent toutes les garanties nécessaires. Stop-Tafta.jpgAucune négociation transatlantique ne devrait pouvoir se poursuivre tant que l'incertitude demeure sur le maintien de l'ISDS dans le projet TTIP/TAFTAet nous exigeons la remise en cause du CETA.

 

En l’état de ces négociations transatlantiques, il est plus que nécessaire que la France adopte, enfin, une position ferme sur les traités transatlantiques (TTIP et CETA) et l'accord sur le commerce des services (TISA), aux hypothétiques avantages et aux risques certains. Notre gouvernement doit dire dès maintenant qu’il ne les ratifiera pas.

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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 17:15

logo_MLG_communique.png

Communiqué de presse de Maintenant la Gauche

Après plusieurs semaines de débat sur une loi « fourre-tout », selon l'expression du premier secrétaire et député socialiste Jean-Christophe Cambadélis, François Hollande et Manuel Valls ont décidé d'engager la responsabilité du Gouvernement. L'utilisation de l'article 49.3 de la Constitution est un passage en force qui sonne comme un aveu de faiblesse.

Ce qui est en cause, c'est le fond du texte. Le projet de loi Macron ne s’inscrit en rien dans nos engagements de campagne de 2012, et va même directement à leur encontre (extension du travail de soirée et du dimanche sans contreparties minimales, privatisation d’aéroports rentables, réforme par ordonnance du droit du travail, facilitation des licenciements collectif, distribution d’actions gratuites sans ciblage…), François Hollande et Manuel Valls ont donc opté pour le passage en force en recourant à l’article 49-3 de la constitution.

Ce recours manifeste clairement un désaveu cinglant pour le gouvernement de Manuel Valls. En divisant les socialistes, en s’éloignant volontairement du rassemblement de la Gauche et des écologistes, le premier ministre a cru pouvoir imposer une ligne politique contraire à tous les engagements de 2012. A l’évidence, cette voie est une impasse. Il faudra bien que le président de la République en tire les conséquences.

La projet Macron est une mauvaise loi qui divise la gauche et le pays, qui ne créera ni emploi, ni croissance et qui met en cause notre modèle social et républicain. Sur des sujets comme le travail du dimanche, tous les syndicats sont opposés et même la CGPME du côté patronal.

Nous n’avons cessé d’avertir le gouvernement et le président de la République sur les graves risques de division qu’elle générait et surtout sur les inacceptables régressions sociales qu’elle organisait.

Le gouvernement persiste donc dans sa volonté de passer en force, sans même prendre en compte les demandes du Parti Socialiste et moins encore les contre-propositions qui ont été présentées pour rétablir plus de justice sociale. Visiblement, il ne prend pas la mesure des graves difficultés du pays et singulièrement des couches populaires, des plus modestes qui attendent autre chose que cette loi qui renforce le poids des financiers, la dérégulation sociale et ré-ouvre une vague importante de privatisations.

Nous avons la conviction qu’on ne règle pas des problèmes politiques à gauche en employant l’une des armes les plus coercitives de la 5ème République. A quoi bon débattre pendant plus de 200 heures à l’Assemblée nationale pour lui enlever in fine le droit de vote ?

Ce tour de passe-passe constitutionnel ne saurait éteindre l'indispensable débat à gauche sur la nécessaire inflexion de la politique du gouvernement pour relancer l'économie et créer de l'emploi.

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 12:28

Nombre d’entreprises européennes s’approvisionnent en minerais dans des zones en proie à de terribles conflits armés. Souvent, c’est la présence d’une ressource naturelle précieuse qui est à l’origine des violences exercées à l’encontre des populations civiles. La Commission a proposé au Parlement Européen un règlement législatif visant à inciter les entreprises de l’Union à un “approvisionnement responsable”.

photo-article mineraisSi le texte va dans le bon sens, il manque singulièrement d’ambition. Plutôt que la contrainte, la Commission préconise que les entreprises volontaires choisissent “l’auto certification”. De surcroît, elle limite la portée de la législation à 450 entreprises importatrices de minerais bruts (non finis, non transformés) alors que plusieurs milliers sont en réalité concernés.

Ainsi, la Commission propose une législation à minima.

Je considère qu’il est possible et souhaitable d’aller plus loin. Ce sont toutes les entreprises européennes qui importent, produisent et distribuent des biens contenant des minerais devraient avoir l’obligation de faire preuve de « diligence raisonnable » tout au long de leur chaîne d’approvisionnement.

La notion de la ” Diligence Raisonnable”, élaborée par l’OCDE, désigne l’ensemble de mesures permettant d’identifier et de prévenir les risques en établissant un système de contrôle et de transparence auprès des sous-traitants et fournisseurs. Il me semble opportun d’appliquer ces mesures à la question des conflits de minerais.

Au-delà, il me semble nécessaire de retravailler la liste des ressources aujourd’hui identifiées dans le règlement. La Commission européenne limite la portée de sa proposition aux quatre minerais stratégiques communément appelés « minerais des conflits », à savoir l’étain, le tungstène, le tantalum (aussi appelé le coltan) et l’or. Reste qu’il existe d’autres richesses dont l’exploitation entraine une exacerbation des conflits. Le cuivre, le jade et le rubis en Birmanie, le charbon en Colombie, le diamant au Zimbabwe et en Centrafrique en font partie.

Je compte donc, dans les prochaines semaines, travailler à modifier substantiellement le texte de la Commission sur 3 points essentiels :

- faire en sorte que ce règlement soit contraignant, obligatoire et contrôlé afin de s’assurer que tous les acteurs privés feront preuve de diligence raisonnable tout au long de leur chaîne d’approvisionnement.

- imposer des mesures obligatoires aux entreprises européennes non seulement qui importent des minerais bruts ou transformés mais aussi aux entreprises qui le commercialisent auprès des consommateurs sous forme de produits finis.

- étendre à d’autres minerais la proposition de règlement de la Commission.

Il ne suffit pas d’en appeler à l’instauration de relations commerciales prenant en compte les droits de l’homme. Il faut passer aux actes.

Emmanuel Maurel

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 12:23

Le Parlement a validé le 12 février 2015 en séance plénière à Strasbourg une commission parlementaire spéciale sur les rescrits fiscaux (interprétations des textes et des situations au regard du droit fiscal par les administrations nationales). Cette décision fait suite notamment au scandale du LuxLeaks qui a vu le Luxembourg orchestrer des processus d’évasion fiscale massive permettant à de nombreuses entreprises d’économiser des milliards d’euros d’impôts.

S&D-paradis fiscauxJ’ai l’honneur de faire partie des 12 députés du groupe S&D qui siégeront parmi les 45 membres titulaires de cette commission constituée pour une durée initiale de six mois. Nous sommes chargés de déterminer l’impact pour les finances publiques des pratiques fiscales agressives de certains États membres et de rendre d’ici un an un rapport proposant des mesures pour lutter enfin efficacement contre l’évasion et la fraude fiscale dans l’UE.

Après le nouveau scandale du SwissLeaks, ce sujet de l’évasion fiscale est plus que jamais au cœur des problèmes de l’Europe. En parallèle des enquêtes lancées par la Commission européenne sur les pratiques fiscales agressives de certains États membres (Luxembourg, Irlande, Pays-Bas…), notre travail en tant que parlementaires européens a une importance déterminante pour permettre enfin des avancées sur le sujet et je m’impliquerai pleinement dans cette nouvelle responsabilité.

Comme l’ensemble de la délégation socialiste française, je regrette toutefois particulièrement que ce travail ne s’inscrive pas dans le cadre d’une véritable commission d’enquête parlementaire, dotée de pouvoirs plus étendus. Cela aurait en effet permis d’accéder aux documents nécessaires dans les administrations fiscales des pays membres et de procéder à l’ensemble des auditions requises.

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16 février 2015 1 16 /02 /février /2015 12:02

C’est le retour du TAFTA/TTIP, autrement dit du GMT : le grand marché transatlantique entre l’Union européenne et les États-Unis. Une rencontre a eu lieu à Bruxelles la semaine dernière, mais rien n’a filtré, alimentant une fois de plus les rumeurs et les inquiétudes. Le projet a-t-il du plomb dans l’aile ? Dans l’émission “Europe Hebdo”, Emmanuel Maurel était interrogé le jeudi 12 février 2015 par LCP sur le grand marché  transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Où en sont les négociations et surtout un tel accord est-il souhaitable ?


TTIP : le grand méchant marché par LCP

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 14:45

Cette contribution thématique est déposée par Maintenant la Gauche et reprend les analyses et propositions que nous n'avons pas pu publier dans la contribution générale «Le sursaut républicain, un coup de jeune pour le socialisme». Vous pouvez retrouver l'ensemble de notre texte et de nos signataires sur www.maintenantlagauche.fr

* * *

Pas de sursaut républicain sans la mise en mouvement des partis politiques. À rebours d’une opinion parfois émise, nous pensons que les partis ont un rôle essentiel à jouer, même s’ils doivent se transformer.

nouveau-logo-psI - Faire vivre un parti socialiste utile et sûr de lui

Adhérents, militants, nous avons tous pris notre carte dans un parti politique pour changer le monde. Nous avons, nous socialistes, choisi un parti qui a une histoire plus que séculaire, qui a traversé deux guerres mondiales et encore plus de crises.

Contrairement à ce qui est parfois complaisamment relayé, nous socialistes n’avons aucun problème à exercer le pouvoir. Nous dirigeons des milliers de collectivités locales. Nous avons dirigé la France à plusieurs reprises sous la Vème République.

Mais il est possible de s'interroger sur les difficultés rencontrées par le Parti Socialiste à exister et à être utile, en tant qu'organisation politique, lorsque les siens sont aux responsabilités.

Qu’est-ce qui fait que, quand les nôtres accèdent au pouvoir d’État, le Parti semble « fermé pour cause de gouvernement » ? Pourquoi l’avis de celles et ceux qui ont permis, par leur infatigable militantisme, la victoire électorale, est-il à ce point ignoré, en dépit des sérieux avertissements que constituent les défaites aux élections intermédiaires ? Comment se fait-il que la seule réponse apportée aux doutes et aux questions des adhérents se résume à une seule injonction : la solidarité avec l’exécutif ! Avons-nous à ce point digéré les institutions gaulliennes que nous en oublions, une fois la victoire acquise, la nécessaire délibération collective ? Socialistes, nous ne saurions avoir le culte du chef. La solidarité doit fonctionner dans les deux sens. Solidaires de nos camarades de l’exécutif, oui, mais à condition qu’eux-mêmes soient solidaires des militants et, à travers eux, des électrices et des électeurs qui les ont porté au pouvoir, en respectant nos engagements communs.

Nous ne sommes pas un parti qui aime à personnifier le pouvoir. Nous sommes un parti à la démocratie proportionnelle.Le débat et la représentativité sont des bienfaits et correspondent à notre manière de voir le monde.

Dans ces conditions, si le PS veut éviter sa propre mort, il doit impérativement travailler à résoudre et dépasser la crise idéologique qui a atteint le socialisme démocratique sous les effets conjugués de la révolution néo-libérale des années 1970 et de l'effondrement du bloc soviétique.

Il nous faut réapprendre collectivement à voir le monde et à l’entendre.

Le rôle d'un militant et d'un parti socialistes, c'est de travailler à rassembler les citoyens pour chercher ensemble les moyens de concrétiser des objectifs qui nous dépassent. Léon Blum a fixé le 27 décembre 1920 lors du congrès de Tours une tâche essentielle et toujours actuelle d'un parti et d'un militant socialiste :
« Si vous estimez que le but c’est la transformation, que c’est la transformation qui est la révolution, alors tout ce qui, même dans le cadre de la société bourgeoise, peut préparer cette transformation, devient travail révolutionnaire. Si là est la révolution, alors l’effort quotidien de propagande qu’accomplit le militant, c’est la révolution avançant un peu chaque jour. Tout ce qui est organisation et propagande socialiste, tout ce qui est extension à l’intérieur de la société capitaliste de ces organisations ouvrières de toutes sortes, […] tout cela est révolutionnaire. »

Le rôle des socialistes est donc bien de se doter avec sérieux et ténacité d'un projet de société et de tenter de mobiliser pour permettre sa mise en œuvre, ce qui permettra en parallèle de multiplier les allers-retours avec le peuple, de renforcer la démocratie participative, car, en aucun cas, le parti ne doit être une espèce d'avant-garde éclairée, coupée de la société.

Ce n'est pas parce qu'il y aurait une mauvaise structuration du Parti que la société civile, les associations, les syndicats rechignent aujourd'hui à rencontrer les représentants du PS ; ce n'est pas parce que les modalités d'adhésion au PS seraient complexes (ce n’est pas le cas) que le parti connaît aujourd'hui une perte importante de ses adhérents ; ce n'est pas parce que nous serions mal organisés sur Twitter, que nous manquerions de pédagogie ou que nos infographies (ou celles du gouvernement) ne seraient pas assez percutantes que l'exécutif et le PS sont désavoués par l'opinion publique : c'est l'effet de la politique économique gouvernementale, qui est en contradiction avec nos engagements de campagne et nos valeurs et qui les éloigne de nous.

Pour retenir électeurs et militants socialistes, il n'y a pas besoin d'un « choc de simplification » bureaucratique et partisan : il faut simplement répondre à leurs attentes, respecter la cohérence entre nos engagements et nos actes au pouvoir.

Sans cela, nous pourrons faire toutes les campagnes électorales que nous voudrons, nous ne regagnerons pas la confiance des catégories populaires. Si nous continuons d'utiliser les mots et les concepts des néo-libéraux, nous serons victimes de la triangulation que nous avons voulu mettre en œuvre ; les droites radicales et le Front National continueront de prospérer chez les ouvriers et les employés (aux côtés de l'abstention), sur fond de mise en compétition des « opprimés », des « déclassés » contre les « assistés », avec un renforcement de l'ethnicisation de certains rapports sociaux et politiques, propices à la « lepénisation des esprits ».

Donc, si la première tâche d'un parti socialiste démocratique est d'élaborer un projet de société, une orientation politique, en associant les militants à cette élaboration, alors il est indispensable de donner aux militants socialistes les outils intellectuels, critiques, les connaissances, nécessaires à leur intervention dans l'élaboration de l'orientation politique. C'est pourquoi le rôle de la formation, et notamment la formation idéologique, dans le parti est vital. À l’occasion de ce congrès, sachons en faire une priorité opérationnelle.

II - Engager la rénovation de la gauche européenne

10940594 10206111962866413 5770555998278677983 nLa victoire de Syriza en Grèce est bienvenue. C'est une bonne nouvelle pour les Grecs et pour l'Europe, c'est un espoir pour tous ceux qui défendent une alternative aux politiques d'austérité.

Elle s'inscrit dans une crise économique et sociale profonde, aggravée par une série de cures d'austérité ineptes, imposées de l'extérieur par la Troïka et appliquées puis soutenues par le PASOK, représentant local et traditionnel du socialisme européen.

C'est un avertissement sérieux pour tous les partis du PSE.

Les élections se succèdent en Europe et confirment la perte d'influence de notre famille politique. Lorsqu'ils gagnent, les partis socialistes le font poussivement, mais leurs défaites sont souvent lourdes. Dans de nombreux États, ils sont déjà réduits à des rôles de supplétifs dans des gouvernements de droite.

La famille social-démocrate n'a pas retenu la leçon des années 1990-2000 durant lesquelles ses membres ont mené des politiques libérales, funestes économiquement, socialement et électoralement.

Si les socialistes européens veulent sortir de l'impasse politique, il est urgent d'engager un dialogue structurel avec les nouvelles forces de gauche ou celles qui ont su se renouveler alors que nous n'arrivions pas à le faire.

Nous devons mettre fin au « compromis historique » avec les anciens démocrates-chrétiens, devenus conservateursNous devons nous rapprocher du Parti de la Gauche européenneet des Écologistes. Seule cette option nous permet de rendre crédible la perspective d'une alternative politique européenne.

pselogo2Nous devons révolutionner le PSE qui n'est pas à la hauteur des enjeux ; le PS français doit assumer de porter les débats que les sociaux-démocrates n'osent pas affronter. Les militants doivent être convoqués pour se prononcer sur l'orientation politique du PSE et ses dirigeants.

Enfin, les socialistes français doivent interroger le périmètre politique de l'Internationale Socialiste, qui n'a plus aucune cohérence interne et n'est plus en mesure de peser sur les débats internationaux. La dernière action réelle de l'IS a été l'accouchement des accords d'Oslo en 1993, en mettant autour de la table le Fatah et les travaillistes israéliens. Depuis plus rien !

III - 16 propositions pour la renaissance du PS

1) Un parti mobilisé et au cœur de la gauche

1- Le parti doit peser sur la politique gouvernementale. Il doit aussi mobiliser pour construire le rapport de force. Nous proposons plusieurs grandes campagnes : des nouveaux droits pour les travailleurs, le droit de vote des étrangers, le rejet du traité de libre-échange entre l'UE et les USA, l'exigence d'une réorientation européenne (en coordonnant la campagne avec les autres forces anti-austérité en Europe).

2- Sans rassemblement de la gauche, le temps nous est compté face à la droite et à l’extrême droite. Instaurons un comité de liaison régulier de la gauche et des écologistes pour échanger sur les sujets d’actualité, proposer les réformes urgentes capables de consolider la majorité parlementaire pour la fin du quinquennat, mais aussi préparer les prochaines échéances locales, ainsi que des primaires ouvertes à gauche.

3- Notre présence dans le mouvement social, sur le terrain est une nécessité pour trouver les complémentarités indispensables entre l’initiative associative, syndicale, citoyenne et l’action politique. Tous les militants socialistes ont vocation à adhérer à un syndicat.

4- Nous devons reprendre pied dans le monde du travail. Le secrétariat national aux entreprises retrouvera une place majeure, nous encouragerons la constitution de sections « professionnelles ».

5- La fédération des français de l’étranger est une richesse méconnue du Parti qui doit davantage solliciter l’expertise de ses militants. Si ses militants le souhaitent, nous pourrions créer une fédération des français en Union Européenne et une fédération des français hors de l’UE, permettant un travail spécifique du secrétariat national à l’Europe avec l’une et à l’international avec l’autre.

2) Un parti de débat et de conquêtes

6- Des grandes conventions sur des sujets essentiels – le travail et la production, la révolution fiscale, les questions internationales, Éducation/Culture/République, transformation écologique – seront organisées, avec droit d’amendements pour les militants.

7- Le Conseil national est le parlement du PS. Il doit devenir un lieu de débat et d’orientation, être suivi d'effet et donc être clôt par des résolutions opérationnelles. Les CN se tiendront effectivement une journée entière, régulièrement dans nos régions ; les militants pourront y assister.

8- Restaurons le laboratoire des idées, et dotons l’OURS et la Fondation Jean Jaurès des moyens nécessaires à leur rayonnement.

9- Notre implantation locale a été gravement atteinte. Avant la fin de l’année, le PS aura défini avec les fédérations une stratégie de reconquête à moyen et long terme.

10- Face à l'enlisement « austéritaire » de l’Europe, nous demanderons lors de son congrès une profonde réforme du PSE et l'établissement d'une orientation cohérente et nous engagerons dès juin un dialogue avec l'ensemble des forces de gauche en Europe.

3) Un parti fraternel, solidaire, un parti d’éducation populaire

11- La convivialité n’est pas un vain mot ; depuis des mois, elle a été mise à mal par de graves dysfonctionnements. Uni par un même idéal, nous nous assurerons que nos règles et chacun soient respectés. Au-delà, il faut multiplier les occasions de partage, les moments de camaraderie.

12- Une nouvelle orientation politique rendra crédible une grande campagne d’adhésion. Les 800 000 électeurs des Primaires citoyennes qui avaient souhaité rester en contact n'ont jamais été considérés sérieusement. Il faut les reconquérir.

13- Pour militer, toutes les sections n’ont pas les mêmes moyens. Nous ferons vivre la justice territoriale entre nous en mettant en place des règles transparentes de péréquation financière.

14- S’il veut jouer son rôle, le parti doit aussi reprendre son rôle d’éducateur, pour mener la bataille culturelle. Tous nos camarades ont droit à une formation de qualité. Nous mettrons en place « l’École du Militant », prolongement de l’université permanente décentralisée.

4) Un parti rénové

15- Nous serons intransigeants sur la parité et sur le non cumul des mandats, y compris dans le temps. Nous clarifierons avec fermeté les situations de cumul des fonctions et des responsabilités. Une période de repli électoral ne peut justifier une nouvelle concentration des notabilités.

16- Une consultation permanente des militants et des fédérations est nécessaire.L’hebdo des socialistes doit aussi présenter le travail militant. Le Parti utilisera l'ensemble des solutions numériques à sa disposition pour apporter aux fédérations, sections et militants les moyens de militer, réfléchir et communiquer au quotidien.

IV - Le congrès de Poitiers ne sera pas un congrès comme les autres

congres_Poitiers.pngParce que le PS est au pouvoir. Ce que les militants décident aura une incidence directe sur l’action gouvernementale.

Parce qu'il se tient à l’occasion d'une année électorale chargée, risquée pour notre formation. Le PS s'était consolidé grâce à un solide réseau d’élus locaux. Celui-ci est aujourd'hui gravement menacé. Le congrès sera l'occasion d’analyser les élections départementales et de préparer les régionales.

Parce que, sans vouloir dramatiser, la perspective de voir arriver le Front National au pouvoir, à la faveur d’une alliance avec la droite radicalisée, n'est plus à exclure. Aux élections européennes, le FN est arrivé largement en tête, et le PS a réalisé le pire score de son histoire.

Parce que, comme rarement dans l'histoire de la Vème République, la gauche aura été aussi désunie : Le Front de Gauche est dans l'opposition, EELV a quitté le gouvernement. Ce congrès doit débattre des voies et moyens de rassembler la gauche à nouveau, faute de quoi nos chances de l'emporter en 2015 et 2017 seront gravement compromises.

Parce que, comme rarement dans son histoire, le PS aura autant tourné le dos à ses principes. La politique économique et sociale qui est menée au nom des militants socialistes s'éloigne toujours plus des engagements du candidat Hollande en 2012. Surtout, elle repose sur des postulats jamais validés par les militants, et bien souvent que nous avons combattus ensemble quand nous étions dans l'opposition.

Parce que quand la gauche manque à sa parole, elle crée le trouble dans son électorat. Elle contribue aussi à accentuer la crise de confiance dans la politique qui caractérise aujourd'hui notre société, mais plus globalement les sociétés européennes. L'indifférenciation progressive entre gauche et droite sur les questions économiques et sociales, l’impression tenace que les gouvernants craignent plus le verdict des agences de notation que la colère des peuples, le sentiment que tous communient dans un « il n y a pas d’alternative » aussi déprimant et faux que néfaste d'un point de vue démocratique, tout cela suscite de la colère, du découragement de la défiance.

* * *

Le temps du sursaut est venu. Pour la République, pour la France, pour la gauche, sachons en être les promoteurs et les acteurs.

Premier signataire :

Emmanuel Maurel Le MondeEmmanuel MAUREL, député européen, Bureau National

et

 

FÉRON Hervé député maire de Tomblaine 54 - FERREIRA Anne BN VPCR 2 - FILOCHE Gérard BN 75 - GUEDJ Jérôme PCG BN 91 - HOANG NGOC Liem BN 51 - LIENEMANN Marie-Noëlle BN ancien ministre sénatrice 75 - MATHIEU Sylvain 1er fed 58 - MUNOZ Jonathan 1er fédéral BN 16 - QUILÈS Paul BN ancien ministre maire de Cordes-s/Ciel 81 - SEBAOUN Gérard député 95 - THOMAS Jean-François 1er fédéral BN CR 55 - TALLARD Suzanne députée 17 AIT-KEDDACHE Audrey CNC BF 75 - ARNAUD-LANDAU Arlette CN VPCR 43 - AZAM Rolande maire de Tanus 81 - BERTHIOT Gérard CN VPCR 51 - BIZEUL Alexandre BNA 75 - BOUTIFLAT Dylan CNCF SF 75 - BRANCHEREAU Jean-Claude CNC 76 - CASSANY François CN 3 - CAUET Jérôme VPCG AM 91 - CAYLA David CN 49 - CESA Johann CN SF CM 42 - CHANTECAILLE Martine CN BF CN 85 - CHASSATE Véronique CN BF 54 - COLOMBANI Marc CNC 9 - DAEL Laure CN CF 27 - DAILLY Christian CNCF 75 - DUPOND Cédric CN BF SDS AM 62 - ELBAZE Gérald CN BF 33 - FARAVEL Frédéric BNA BF 95 - FASSO Sybille CN AM 75 - FLEURAT Dominique CN 36 - GATEL Jean ancien ministre 84 - GAY Géraldine CN 11 - GÉRARD Anne CN SF VP Grand Poitiers 86 - GIACALONE Brice CN SF 14 - GOYHENEIX Joël président com. de communes 40 - GRESSUS Michèle maire de Bouguenais et VP Nantes Métrople 44 - GRIGNON-PONCE Véronique Maire de Dompierre 60 - GUERRE Jean-Michel VPCR 03 - HENRY Xavier BNA 75 - JABER Samia VPCG 90 - JEANNE Patrick VPCG 76 - KRIBI-ROMDHANE Hella VPCR BNA BF 91 - LALANNE Jean-Yves maire de Billère VP agglo 64 - LANTERNIER Ugo CN SF 93 - LAPIERRE Patricia CNCF 75 - LASSUS Alain maire de Decize CG 58 - LEFEBVRE Rémi CN SF CN 59 - LEFIBLEC Hervé CNCF BF 60 - LONLAS Maxime CNCF CF 95 - LE PESANT Thierry CN 17 - LOSSON Joëlle CNCF CF 55 - LOUIS Marianne CN CR 91 - LUBRANESKI Yvan maire des Molières 91 - MAKHLOUF Nora CN AM 13 - MARTY Anne-Marie CNCF SF 94 - PASCAL Jean-Michel CN 16 - MARTY Denis Maire de Monesties 81 - MIERMONT Laurent CN AM 75 - MONMÈGE Jean-Michel maire de Cenne Monesties 11 - OGBI Fatima BNA BF AM 91 - PASCAREL Laure CN 75 - PIAZZI Adélaïde CNC SF SDS CM 95 - POUYDESSEAU Mathieu CN SF FFE - RAFAI Mohamed CN SF CR CM 13 - RENAUDIN Christine CN BF CM 21 - REUTER Alain VPCR 2 - RIZZOLI Fabrice CN CM 95 - ROCHE Micheline CNC 12 - ROULLIER Isabelle CNCF BF 91 - SADOUN Marc CNC 75 - SCHWANDER Élodie CN SDS BF 7 - SHAN Judith CN CR 92 - STEINFELD Jean-Alain BNA TF 93 - TABOURET Christine CN BF CM 33 - THOMAS Olivier CN maire de Marcoussis CR BF 91 - THOUZEAU Éric CN CR 44 - TOUCHEFEU Claude CN CM 31 - TOUCHEFEU Catherine VPCG 44 - VAILLEAU Daniel maire d'Angoulin 17 - VASNIER Bertrand CN SF BF 75 - VASSEUR Daniel CN 94 - VUILLEMOT Marc maire de la Seyne-s/Mer CR 83 - WORTHAM Geneviève CN CR 77

 

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 11:01
10940594 10206111962866413 5770555998278677983 nLe résultat des élections grecques a ouvert la voie au changement en Europe. Après des années d’austérité inefficace et une politique économique qui n’a cessé d’aggraver la situation politique et sociale, nous considérons que les demandes exprimées par la Grèce peuvent aider le continent à changer le cours des choses.

Ces dernières années, La Grèce a fait l’objet de décisions inadaptées qui se sont traduites par une série d’échecs successifs retentissants. Ces politiques ont amené la zone euro au bord du gouffre et exclu plusieurs millions d’Européens de notre projet commun.

La crise sociale et humanitaire à laquelle est confronté notre continent est sans précédent en Europe: pauvreté qui explose, chômage endémique et coupes budgétaires massives dans les services publics de base. La Grèce a perdu plus de 25% de son Produit Intérieur Brut (PIB) et plusieurs milliers de personnes ne peuvent satisfaire à leurs besoins essentiels.

Dans ce contexte, l’Europe, ses institutions et ses Etats membres ne peuvent continuer à se cacher honteusement derrière le programme de la troïka qui s’est soldé par un échec et n’a atteint aucun de ses objectifs. Certaines voix en Europe essaient de nous faire croire que la Grèce serait le problème, alors que le chômage, les inégalités sociales et la question de la dette sont les vrais défis à relever pour l’Union européenne.

Les institutions européennes et les gouvernements nationaux sont actuellement confrontés au résultat de réponses inadéquates apportées à la crise économique la plus grave depuis celle de 1929. Or les politiques menées ont accru les inégalités et mis en danger le projet européen.

La Grèce lance un appel au sursaut à l’Europe entière.

C’est pourquoi nous estimons que la solidarité doit prévaloir et que tous les efforts doivent être entrepris pour parvenir à un accord avec le gouvernement Grec afin de mettre un terme aux errements qui ont conduit à la situation catastrophique du pays. Toute l’Europe profiterait de ce changement politique.

La Grèce est aujourd’hui notre chance de replacer les citoyens au cœur du projet européen en repositionnant la dignité humaine au centre de nos politiques tout en apportant des réponses concrètes et crédibles aux problèmes qui nous sont posés.

Les menaces proférées ces derniers jours à l’encontre du gouvernement Grec ne sont pas acceptables : les institutions européennes doivent respecter le résultat des dernières élections et entamer des négociations constructives avec le gouvernement nouvellement élu.

La Grèce doit pouvoir bénéficier d’un allègement de sa dette publique pour faire face à la crise humanitaire qui sévit actuellement, à travers une réduction des objectifs assignés en termes de surplus de son solde budgétaire primaire et une restructuration de sa dette. Nous appelons les gouvernements et les institutions européennes à s’engager en faveur d’un accord rapide avec le gouvernement Grec afin de permettre au pays d’assumer ses besoins financiers immédiats avant d’envisager dans un second temps les modalités d’un accord plus global.

Les jours à venir s’avéreront cruciaux, nous demandons aux dirigeants européens de garantir l’avenir de la Grèce au sein de la famille européenne en respectant pleinement la démocratie, la justice sociale et la solidarité. Nous n’avons pas le droit à l’échec : la survie du projet européen est en jeu.

La Grèce offre une opportunité démocratique et sociale à l’Europe. Nous appelons les responsables européens à saisir cette chance en tournant définitivement le dos aux erreurs passées et à l’impasse de l’austérité.

Premières signatures

  • Marina Albiol (GUE/NGL, ES)
  • Guillaume Balas (S&D, FR)
  • Sergio Cofferati (S&D, IT)
  • Pablo Iglesias (GUE/NGL, ES)
  • Eva Joly (Greens/Efa, FR)
  • Ska Keller (Greens/EFA, DE)
  • Edouard Martin, (S&D, FR)
  • Marisa Matias (GUE/NGL, PT)
  • Emmanuel Maurel (S&D, FR)
  • Liliana Rodrigues (S&D, PT)
  • Molly Scott Cato (Greens/EFA, UK)
  • Barbara Spinelli, (GUE/NGL, IT)
  • Marc Tarabella, (S&D, BE)
  • Ernest Urtasun (Greens/EFA, ES)
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