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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 16:56
A contre courant

Article publié le vendredi 28/08/2009 - 08:35, par - Mediapart.fr

Emmanuel Maurel, secrétaire national du Parti socialiste chargé des universités d'été, est vice-président de la région Ile-de-France.

Confit dans son immobilisme, paralysé par ses querelles internes, incapable d'initiatives, frileux : depuis la déroute du PS aux européennes, nombre de commentateurs, relayés par la droite et quelques « esprits libres », s'en donnent à cœur joie pour tirer sur l'ambulance rose. 

L'analyse des élections européennes, vite faite bien faite, a conclu au seul affaissement des socialistes au profit des Verts et à la très bonne tenue du parti présidentiel. Peu de choses sur le niveau dramatique de l'abstention, qui en dit long sur la défiance des peuples envers l'Union Européenne. Rien, ou si peu, sur les raisons de la défaite cinglante des partis sociaux démocrates et de centre gauche quasiment partout en Europe. Quant à Bayrou, jadis centre de toutes les attentions, il est enterré aussi vite qu'il fut porté aux nues, remplacé par un Cohn-Bendit terriblement moderne et séduisant.  

Pour le reste, et depuis deux mois, l'argumentaire (qui fait l'impasse sur les étonnants succès socialistes lors des cantonales partielles) est débité avec constance. Le PS, cadenassé par une clique aussi sectaire qu'inefficace, se meurt. Et chacun apporte sa petite contribution à la démonstration.  

L' « hebdo des socialistes » est rebaptisé la « Pravda » par un patron de presse jadis étiqueté « à gauche » (commentaire qui ferait hurler de rire n'importe quel lecteur occasionnel de cette feuille inoffensive). Les quotidiens font pleurer dans les chaumières avec les mésaventures des héroïques francs tireurs de la « maison morte » : censuré, le vaillant Arnaud Montebourg, à qui l'on interdit de parler des primaires ! Bâillonné, le courageux Manuel Valls, qui a tant d'idées à revendre! Cette farce (car c'en est une, pour qui connaît, même superficiellement, le PS ; où à peu près n'importe qui peut dire à peu près n'importe quoi sans craindre grand chose) nous est resservie à intervalles réguliers, accréditant la thèse de la « brejnevisation » du parti d'Epinay. C'est ainsi que les provocations du tonitruant député de Saône et Loire, comparant son propre parti à « l'ex-RDA », sont repris avec complaisance. Ce n'est pas parce que « tout ce qui est excessif est insignifiant » qu'il faut laisser prospérer ces formules indignes sans broncher.

Les penseurs s'engouffrent eux aussi dans la brèche. Un philosophe en vue (depuis si longtemps) prophétise (et souhaite) la fin du « vieux parti » et tout le monde s'esbaudit devant les très sérieuses analyses du grand homme, représentant étincelant de cette gauche « Carla Bruni » dont il est désormais si chic de se revendiquer. La presse raffole des confidences des « déçus du PS », devenus plus sexys que des vulgaires kouchnerisés, passés dans l'autre camp avec armes (peu) et bagages (encore moins).

« Pour vaincre la droite, il faut d'abord briser la gauche », déclare fièrement BHL, citant Maurice Clavel. On peut se laisser séduire par cette dialectique qui veut que pour renaître, la gauche fasse, vraiment, l'épreuve du négatif. La dislocation avant la reconstruction, n'est ce pas là la leçon de la fin des années 60 ? Le problème, c'est que les théoriciens du big bang rêvent d'une nouvelle gauche enfin réconciliée...avec le centre ! Dans le genre archaïque, typique de la SFIO croupissante des années 60, on ne fait pas mieux. Le deuxième hic, c'est que « nos amis qui nous veulent du bien » ne peuvent s'empêcher, en passant, de glisser les quelques mots aimables à l'intention du grand patron grâce à qui la « modernité » et le « mouvement » sont désormais l'apanage de la droite. 

Ainsi, la critique du PS est surtout l'occasion, pour nombre de faiseurs d'opinion « progressistes »,  d'encenser Sarkozy dont « il faut bien reconnaître » les innombrables qualités, l'art du contrepied, le génie de l'ouverture, l'hyperactivité, etc. C'est dit comme à regret, mais c'est dit. Que voulez vous ? Lui agit, lui pense... alors que le PS « n'a pas la queue d'une idée ». 

De tous les poncifs, c'est vraisemblablement le plus éculé, en même  temps que le plus contestable. Au risque de décevoir, le PS ne manque ni d'idées ni de propositions. Elles sont parfois mauvaises, elles sont peut-être faibles, mais elles existent. Seule une très grande paresse intellectuelle (ou une très grande mauvaise foi, ou les deux) permet d'affirmer que la gauche socialiste a cessé de réfléchir et de proposer : Il suffit de lire n'importe quel texte de convention, n'importe quelle résolution, pour s'en convaincre. Rassurons ainsi ceux qui doutent de la capacité du PS à apporter des « solutions » aux problèmes : il compte suffisamment, dans ses rangs, d'anciens ministres, de « grands élus » inventifs et de technocrates imaginatifs pour susciter l'émergence d'une batterie de mesures techniques qui ne manqueront pas de nourrir, en son temps, un programme de gouvernement.

Le problème est ailleurs. Ce qui manque, c'est la mise en cohérence de ces « mesures », c'est la vision du monde qui les inspire. Or, profondément impactés par la montée en puissance du capitalisme financier transnational à la fin des années 80, confrontés à des mutations qu'ils n'avaient pas anticipées, les socialistes se sont laissés gagner par le doute relativement à leur mission historique (la redistribution des richesses et l'approfondissement de la démocratie dans tous les domaines de la vie sociale), quand ils n'ont pas purement et simplement théorisé le renoncement. 

Toute la social-démocratie européenne a été, à des degrés divers, victime de cette « tentation de l'aggiornamento » qui a le plus souvent consisté à jeter le bébé avec l'eau du bain. Les expériences du New Labour anglais ou du Nouveau Centre allemand ont illustré de façon éclatante cette dérive d'une gauche qui a progressivement intériorisé que son rôle se limitait à l'adaptation douce au néo-libéralisme. Un peu moins libéral que la droite, un peu plus social : l'alternance, dans les « démocraties apaisées », constituerait avant tout en un rétrécissement de l'horizon des possibles. 

La singularité  du Parti socialiste français est précisément d'avoir, au moins dans les discours, refusé cette conversion présentée comme inéluctable. Sommé à intervalles réguliers de faire son « Bad Godesberg », le PS, notamment sous l'impulsion de Lionel Jospin, a cherché à théoriser une voie médiane, à la fois en terme de lecture de la réalité sociale (« la nouvelle alliance » des exclus, des classes populaires et des classes moyennes) et en terme d'objectifs politiques (« oui à l'économie de marché, non à la société de marché »). La pratique gouvernementale elle-même, inspirée par un indéniable « volontarisme de gauche », a été ponctuée par des mesures aussi emblématiques que justes (les 35 heures, les emplois jeunes, la CMU) et soutenue par une majorité de large rassemblement de la gauche. Bien sûr, le volontarisme ne dépassait pas les frontières hexagonales : c'est sous un gouvernement de gauche qu'ont été négociés les traités d'Amsterdam et de Nice. Bien sûr, la fin du quinquennat a été marquée par des erreurs d'analyse, voire d'incroyables bévues, à commencer par le couplage quinquennat/ inversion du calendrier électoral qui ont précipité notre pays dans l'hyperprésidentialisme. Mais il faut reconnaître le « moment jospinien » a constitué une phase originale du socialisme français dans son effort de concilier une certaine idée de la gauche et la prise en compte de l'émergence d'un monde nouveau.

C'est pourtant cette expérience là qui a été défaite le soir du 21 avril. Mais plutôt que de faire un inventaire rationnel de la période 1995-2002, plutôt que procéder à une salutaire remise en question, prélude à une nécessaire reconstruction, le PS, comme paralysé, s'est contenté de laisser passer l'orage. Le « ni-nisme » hollandais a succédé à la synthèse jospinienne. La décennie qui a suivi, traversée par de brillantes victoires (2004) et de sérieuses défaites (2007), est marquée par une triple crise :crise de leadership (paradoxal pour un parti dont le premier secrétaire est adoubé par plus de 90% des militants), crise idéologique, crise stratégique. 

Nous en sommes toujours là aujourd'hui. Si la gauche est plébiscitée au niveau local, elle est régulièrement battue lors des scrutins nationaux. Il ya évidemment des explications « internes » à cette désaffection de l'électorat, qui se lasse de la « guerre des chefs » dont raffolent les medias1

Mais au-delà de ce problème de fonctionnement, ce qui affaiblit les socialistes aujourd'hui, c'est bien leur apparente incapacité à « donner du sens ». Tétanisés à l'idée d'être marqués au fer rouge de l' « idéologisme », ils se réfugient trop souvent, au prétexte d'embrasser la « complexité » du monde, dans une pensée molle qui se contente d'égrener des « valeurs » qui ne sont intéressantes que dans la mesure où elles débouchent sur des objectifs de transformation sociale.  

Or chacun perçoit l'urgence de cette transformation. C'est d'ailleurs là l'un des paradoxes les plus frappants de la période que nous traversons douloureusement aujourd'hui. Alors que l'ampleur et la gravité de la crise économique valide le bien fondé des analyses de gauche sur la nature du capitalisme financier et sur les régulations fortes qu'il faut lui imposer, la gauche, depuis trop longtemps vouée à de timides dénonciations, est aux abonnés absents. 

C'est bien pourtant aujourd'hui qu'il faut porter l'exigence, d'un monde nouveau, où les règles du commerce international, du fonctionnement du système financier, de la répartition des richesses seraient radicalement remises en cause. C'est bien aujourd'hui qu'il faut plaider pour l'émergence d'une société nouvelle où seraient sinon entièrement, du moins partiellement abolies les frontières invisibles (de fortune, d'éducation, de coutumes, de classe sociale) et visibles (les murs érigés entre nations riches et nations pauvres, les barrières entre ghettos de riches et quartiers pauvres) qui continuent de séparer les êtres humains entre eux.

Il ne suffit pas de constater partout l'irrépressible « aspiration égalitaire », il faut proposer de donner à celle-ci une réponse politique. L'éducation pour tous, la protection des travailleurs, la baisse du temps de travail, le droit à la santé, la gestion publique des services essentiels ( les transports, l'énergie, l'eau), le contrôle par les travailleurs eux-mêmes ou par la puissance publique de certains grands moyens de production et d'échange : plus que d'un « retour aux fondamentaux », c'est bien d'un projet socialiste pour demain qu'il s'agit.  

En cette période de morosité et d'incertitudes, il peut paraître curieux de croire aux capacités de sursaut de la gauche en général, et du parti socialiste en particulier. C'est ce qui s'appelle penser à contre courant. On prend le risque.

_____

[1] Les observateurs superficiels pointent du doigt les « querelles intestines » symbolisées, à l’occasion de chaque congrès, par le nombre important de « motions d’orientation ». C’est oublier un peu vite que la gauche a dans ses gênes (depuis 1905, puis après 1920 à la SFIO) le goût de la discussion qui explique notamment le recours à la proportionnelle pour départager les textes concurrents. Le pluralisme est au centre de l'identité du parti socialiste  Les périodes où le débat semblait tari et où les statuts limitaient l’expression de la diversité politique, comme dans les années 1960, sont aussi celles des scissions, du déclin militant et électoral. Au contraire, les discussions parfois vives des années 1970 n'ont jamais gêné, bien au contraire, ni le militantisme de terrain, ni les rapports avec le reste de la gauche, ni la progression électorale du Parti.

En réalité, ce qui a progressivement contribué à pourrir le débat au PS, c’est bien l’obsession présidentielle et l’acceptation progressive des institutions de la Vème République. Le recours au « suffrage universel » des militants pour désigner le premier secrétaire a été jadis encensé. Or cette réforme a instillé durablement le poison de la personnalisation (et son corollaire, la dépolitisation) dans une organisation qui était parvenue jusqu’alors à en contenir tant bien que mal les effets néfastes.


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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 11:28

« 1 746 articles en trois jours disant que le PS était mort »

Par Julien Martin | Rue89 | 28/08/2009 | 20H16
(De La Rochelle) Si l'on doit caser les membres du PS dans une case, Gérard Filoche fait assurément partie des vieux de la vieille. Pilier de l'aile gauche socialiste, il s'est rangé derrière Benoît Hamon lors du congrès de Reims. Avec son franc parler habituel et chiffres à l'appui, il a confié à Rue89 son analyse de la situation du parti. (Voir la vidéo)

 

« Le PS vit, le PS lutte », selon lui, malgré « la campagne insupportable et odieuse qui a couru pendant l'été. Il a compté : “1746 articles en trois jours sur Google disant que le PS était mort.” Ce qu'il estime être une hérésie :

“C'est quand même un parti qui a deux villes sur trois, 61% des départements, 20 régions sur 22, 130 000 adhérents… Comment peut-on dire des choses pareilles ? ”

“Martine Aubry n'a pas envoyé de lettre au MoDem”

Une campagne qui s'explique notamment par les récentes poussées successives des quadras du PS. Mais pour l'ancien inspecteur du travail, avant de tenter de faire bouger les lignes, il faut voir avec qui. Sur les primaires, par exemple, il rejette toute participation du MoDem. Et d'appeler à un respect de la direction du parti :

“Je retiens que Martine Aubry a envoyé au début de l'été une lettre à toute la gauche ; elle ne l'a pas envoyé au MoDem. Je retiens que c'est la ligne du parti depuis Reims.”

Place au fond, espère-t-il désormais. Gérard Filoche résume les urgences “en quatre chiffres”, une nouvelle fois :

  • “35 heures.”
  • “La retraite à 60 ans.”
  • “Le smic à 1600 euros.”
  • “Pas plus de 20 fois le smic pour un salaire ce pays.”
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31 août 2009 1 31 /08 /août /2009 11:08
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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 13:08
Primaires à gauche : lever les ambigüités

Article publié le jeu, 27/08/2009 - 13:34, par - Mediapart.fr

Marie Noëlle Lienemann et Paul Quilès, initiateurs de l’appel « Gauche 2012 » expliquent pourquoi l'idée de primaires ouvertes n'est pas, à leur sens, une urgence: < «Ce dont la France a besoin, ce n’est pas seulement d’une alternance, mais aussi d’une politique alternative». C'est de ce projet que naîtra, selon eux, la mobilisation de la gauche qui mènera jusqu'à la victoire.

La « pétition des 100 » du club Terra Nova commence bien, avec cette interpellation: « Nous appelons à une primaire populaire ouverte aux citoyens de gauche… ».

Mais, très vite, le malaise s’installe. Dans la liste hétéroclite des signataires, on trouve, entre autres, Jean Peyrelevade, vice-président du Modem, les principaux soutiens socialistes à la ligne d’alliance du PS avec le centre…..mais aussi des responsables socialistes, qui faisaient pourtant partie des deux tiers de militants du congrès de Reims opposés à cette alliance ! Si de nouvelles formes de démocratie doivent être inventées, elles ne sauraient se substituer à des délibérations collectives organisées. Chacun se souvient que ce débat est d’une importance capitale dans l’histoire de la gauche française. On sait par exemple ce qu’il en est advenu de l’idée que la « démocratie à la base » devait se substituer à la « démocratie bourgeoise »!

Alors, soyons clairs, ce débat sur les primaires ne doit pas être l’occasion de faire passer par la « petite porte » un accord politique avec le Modem -nouvelle mouture de la vieille lune de la « troisième voie »-, qui se révèlerait doublement inefficace :

  • en empêchant l’unité de toute la gauche, ou au moins de toute la gauche prête à gouverner ;
  • en réduisant les ambitions à quelques références, à des valeurs « communes » qualifiées de « progressistes » et dont on ne sait qui les définirait.

Le malaise s’accroît, lorsque l’on essaie de comprendre ce qui est proposé. S’agit-il de désigner le candidat du PS ou un candidat du « centre gauche » ou un candidat du rassemblement de la gauche et des écologistes ? Tout au long du texte et des déclarations qui l’accompagnent, la confusion est entretenue et, comme on n’aperçoit nulle part de volonté d’associer l’ensemble des forces politiques à une démarche commune, large et globale, on en déduit qu’il s’agit de désigner le candidat socialiste. Les partenaires du PS, invités à se rallier et placés en position subalterne, ne pourront que refuser cette démarche méprisante. Au passage, cela arrangerait bien les tenants de l’alliance au centre…… et, sans doute, Nicolas Sarkozy!

Le chemin vers une candidature unique de la gauche et des écologistes, qui est la seule stratégie susceptible de permettre la victoire de la gauche en 2012, passe par la définition d’un cadre commun, qui ne saurait se limiter à l’organisation de primaires. Il faut un accord global pour une majorité alternative (et pas seulement un président), sur la base d’un projet, puis d’un programme. C’est cela l’urgence. Toute prise de position préalable du PS qui ne chercherait pas à être partagée et établie en commun avec ses partenaires serait une grave erreur et conduirait à l’échec.

Pour sortir de l’ambigüité, il faut dire clairement:

  1. que les primaires ont vocation à désigner un candidat unique de la gauche et des écologistes ;
  2. qu’elles doivent être préparées dans un cadre unitaire, à l’issue d’une démarche globale, qui aura permis de jeter les bases, en commun, d’un accord de gouvernement et d’un programme.

Notons que la préparation du programme doit faire appel à un processus aussi participatif que le choix du candidat, sauf à définitivement basculer dans le présidentialisme, en confortant la logique dévastatrice de la Ve République. Comment comprendre à cet égard que les promoteurs d’une 6VIe République parlementaire semblent faire de la désignation du président l’alpha et l’oméga du renouveau de la gauche ?

Prenons garde, à travers ce choix de ne pas accélérer une évolution « à l’américaine » de nos institutions. Outre le fait que les traditions politiques américaines sont très éloignées de notre culture politique, elles ne sont pas cohérentes avec les idéaux de la gauche, qui privilégient le collectif et ne croient pas en l’homme providentiel ! Partir tête baissée dans cette direction, c’est faire la même erreur qu’au moment de la décision de passer au quinquennat et d’inverser le calendrier électoral, décision alors plébiscitée dans les sondages, mais peu soutenue dans les urnes et dont on voit aujourd’hui les nocives dérives !

Les signataires de la pétition ont bien senti que l’on ne saurait éluder le fond, puisqu’ils indiquent : « Le périmètre de la primaire ne pourra être arrêté qu’à l’issue d’un travail préalable sur le fond, permettant d’élaborer des fondamentaux idéologiques communs. Mais le principe doit être arrêté dés maintenant, sereinement et non dans l’urgence pré- électorale ».

Cette idée – la recherche de « fondamentaux idéologiques communs » — ne nous semble pas bonne. En effet, elle risque de conduire à se limiter à des formules creuses sur les valeurs, sorte de « fourre tout », que certains, même à droite, pourraient accepter ! Ou alors, il s’agira de tenter d’unir largement toute la palette idéologique de la gauche derrière une forme de pensée unique. Mission quasiment impossible, compte tenu de la diversité des courants culturels qui s’expriment dans la gauche française (communiste, écologiste, social-démocrate, altermondialiste, libertaire, chrétien de gauche, républicains sociaux, …), peu enclins à noyer leur identité idéologique dans un discours minimal, qui risque, de plus, de ne pas être clivant avec la droite.

En revanche, ils peuvent s’unir autour d’objectifs de transformation sociale concrets et actuels, fondés sur des valeurs communes. C’est à ce travail que doivent être conviées une large part des forces vives de la gauche et de l’écologie, tant dans le monde associatif, les ONG, les clubs, les syndicats, parce qu’ils s’intéressent d’abord aux propositions et aux changements effectifs qui doivent être engagés, avant de se préoccuper de la personnalité qui l’incarnera.

C’est avec cette, préoccupation que nous avons proposé de constituer un Nouveau Front populaire qui associe, à la démarche de définition d’un programme et de désignation du candidat, non seulement les partis mais aussi les nombreux citoyens engagés dans différentes organisations militantes et de réflexion et qui ne se reconnaissent plus dans le paysage partisan actuel. Ils ne conçoivent pas la politique comme un « zapping électoral » et veulent être acteurs de choix politiques précis ; pour eux, le projet de la gauche doit se construire « tous ensemble ».

L’appel que nous avons lancé en ce sens il y a 6 mois (« Gauche 2012 : le logiciel de la victoire » www.gauche2012.org) et qui a rassemblé 900 signatures de militants, d’élus et de responsables issus des diverses sensibilités de la gauche, nous semble toujours pertinent. Il propose un calendrier comportant 6 phases:

    • 1re phase (été 2009). Décision de mettre en place un Comité de préparation des « Etats généraux de la gauche ».
    • 2e phase (2e semestre 2009). Travaux du Comité de préparation :
      • fixation des objectifs des Etats Généraux, du mode de débat, de la date et du fonctionnement des Etats généraux.
      • rédaction de textes introductifs et choix des enjeux prioritaires à débattre.
    • 3e phase (décembre 2009 - janvier 2010). Préparation des Etats généraux nationaux par des rencontres décentralisées
    • 4e phase (juin 2010, après les élections régionales). Etats Généraux : vote du projet en vue de la préparation d’un accord de gouvernement, détermination du mode de fonctionnement des primaires (auxquelles participeront les militants et adhérents de toutes les organisations ayant accepté le projet).
    • 5e phase (2e semestre 2010). Mise en place d’un comité unitaire de préparation des primaires et arrêtant les grandes lignes d’un programme ; établissement de la liste des votants ; Campagne des candidats se présentant aux primaires.
    • 6e phase (début 2011). Primaires.

Ce dont la France a besoin, ce n’est pas seulement d’une alternance, mais aussi d’une politique alternative à la logique dominante. Sans l’unité de toute la gauche, pas de victoire possible ; sans « rupture », pas de mobilisation du peuple de gauche, des employés, du monde du travail, qui risquent fort de bouder ces primaires ». C’est par une nouvelle dynamique unitaire que deviendra possible la reconquête des couches populaires. Cette tâche est certainement plus prioritaire que la méthode de désignation du candidat, pour rénover la gauche et assurer sa victoire en 2012.


Liens:
[1] http://www.gauche2012.org/
[2] http://www.mediapart.fr/club/blog/terra-nova/260809/petition-citoyenne-pour-une-primaire-populaire-gauche
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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 11:20
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27 août 2009 4 27 /08 /août /2009 10:01
Un Valdoisien pilote l'université d'été du PS à la Rochelle
(26/08/2009 17:00)



Emmanuel Maurel, 36 ans, est élu d’opposition à Persan et vice président de la région Ile-de-France. En tant que Secrétaire National du PS, ce proche de Benoît Hamon a en charge l'organisation de la rentrée des socialistes à La Rochelle où 4000 élus et militants sont attendus. Rencontre.
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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 11:22

Posté par Liêm Hoang NgocBanquiers : une nouvelle opération de communication de l'Elysée


Libération.fr -Septième rendez-vous en un an entre les banques françaises et l’Elysée, cette réunion est-elle un énième rappel à l’ordre sans grande conséquence ?

Liêm Hoang-Ngoc - Ce rendez-vous est une nouvelle opération de communication dont le Président de la République est coutumier. Il veut faire croire à l’opinion publique qu’il continue d’agir en cette rentrée, à l’heure où le chômage officiel passe au-dessus de la barre des 2,5 millions victimes. Si l’Etat avait voulu « moraliser » le système, il aurait pu le faire dès décembre 2008 lorsqu’il a décidé de recapitaliser les banques françaises. Il l’a malheureusement fait sans entrer dans le capital des banques, ce qui revient à procéder à un sauvetage sans contrepartie. L’Etat aurait au contraire pu entrer au capital des banques et alors décider, comme membre du conseil d’administration, de la politique de rémunération des dirigeants et des traders. Depuis, cette recapitalisation a atteint 21 milliards d’euros, dont 5 pour BNP-Paribas… Le gouvernement aurait également pu engager une vaste réforme fiscale pour corriger les inégalités qui se sont accentuées dans le capitalisme financier. Il affiche une certaine velléité de réduire le nombre de niches fiscales. Malheureusement, il a créé dès son arrivée une énorme niche de 15 milliards, appelée paquet fiscal, à l’intérieur duquel la quasi-suppression des droits de succession et le bouclier fiscal ne feront qu’améliorer la situation des gagnants du casino financier.

-Nouveauté de ce jour, le systeme de malus. Est-il selon vous une bonne solution ? Peut-il décourager les opérations boursières risquées ?

LHN - Le système du malus consiste à ne pas verser les provisions faites pour les bonus, en cas de mauvais résultats. La BNP ne fait d’ailleurs rien d’autre que d’appliquer ce système, en annonçant une provision d’un milliard dont elle ne décidera du versement que dans quelques temps, conformément aux recommandations de la Commission européenne et du G20. Ce système découragera-t-il les pratiques risquées ? Ce n’est pas sûr, tant il ressemble au mécanisme des stocks options, qui consiste à immobiliser pendant un certain temps la récompense accordée sous forme d’actions, dans l’espoir que celles-ci engendrent des plus-values. Rappelons que le système des stocks options a notamment été créé pour inciter les cadres à tout faire pour que la valeur de l’action grimpe. Ce qui passe, pour rendre l’action attractive, par la maximisation de la rentabilité financière des banques, donc la « prise de risques » de ses traders, sous le regard bienveillant de leurs dirigeants...

-Quelle influence aura Michel Camdessus, nommé contrôleur des rémunérations ?

LHN - Le Président de la République ne fait que copier Barak Obama, qui avait nommé un superviseur dans le conseil d’administration des banques faisant l’objet d’une aide de l’Etat, pour veiller à leur politique de rémunération. N’oublions pas qu’Obama avait pris cette mesure minimale, suite au refus du Sénat de voter sa proposition de taxer à 90% les primes des bénéficiaires de salaires supérieurs à 250 000 dollars !

-Le fonds de consolidation peut-il permettre aux banques d’accorder plus de confiance aux PME ?

LHN - Rien n’empêche aujourd’hui les banques d’accorder des prêts à bas taux aux PME. Malheureusement cette activité est moins juteuse que les activités de marché qui ont permis à leurs profits de se maintenir. Par ailleurs, les encours de crédits accordés sont faibles parce que l’activité reste morose, signe que le plan de relance du gouvernement est insuffisant. Celui-ci n’est pas parvenu à relancer l’investissement, tandis que la consommation et les exportations n’ont tenu que grâce aux « primes à la casse » française et allemande (les Allemands achetant beaucoup de voitures françaises actuellement). Le gouvernement va mettre un terme à la prime à la casse, sans prendre de réelle mesure de nature à soutenir véritablement la consommation.

-Le sommet du G20 peut-il déboucher, selon vous, sur une harmonisation internationale ou européenne dans la lignée de ces mesures françaises ? Si non, les banques, défavorisées, suivront-elles ces règles ?

LHN - Il appartient aux Etats de s’entendre pour coordonner leurs politiques fiscales et leurs réglementations du système bancaire. Tout dépend de leur volonté de s’affranchir des pressions des lobbies financiers, qui pensent que tout va pouvoir repartir comme avant sans que l’on n’ait fondamentalement à modifier les règles du jeu.

-Vous êtes partisan d’une entrée de l’Etat dans le capital des banques, est-ce la seule solution à vos yeux pour ramener de la « morale » dans le système bancaire ? Pourquoi ?

LHN - L’entrée de l’Etat dans le capital est pragmatiquement nécessaire pour nettoyer les bilans, encore gangrenés par des produits toxiques, ces derniers risquant de réapparaître avec la récession. On se focalise sur le crédit hypothécaire. Mais n’oublions pas que tous les crédits à la consommation ont été titrisés, y compris en Europe. Il y a en France une trentaine de milliards de crédits risqués aux entreprises (les LBO, qui sont des prêts gagés sur la valeur future des entreprises rachetées). L’entrée dans le capital des banques permettrait aussi de réorienter leur politique de crédit en direction des PME dans le cadre d’un véritable plan de relance tiré par une politique industrielle qui aurait un impact sur les carnets de commandes des sous traitants. Mais il faut, de plus, redéfinir les règles du jeu afin, notamment, d’encadrer sévèrement la titrisation1, à l’origine de la prolifération des dérivés de crédits toxiques dans les bilans des banques, qui rémunèrent grassement leurs traders pour spéculer sur ces produits.

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26 août 2009 3 26 /08 /août /2009 11:04
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Nos futurs

restons sur l'exemple de la retraite, il est évident que nous avons largement les moyens de garantir à tous nos concitoyens de plus de 60 ans une retraite digne. Il faudra pour cela transférer une partie des ressources des plus riches vers les droits sociaux (comme d'ailleurs vers les services collectifs). Ce qu'il faut dans cette affaire, c'est montrer notre détermination à oeuvrer pour le droit au bonheur des êtres humains, sans jamais transiger sur l'objectif, sans jamais renoncer à la coercition par la Loi en cas de confiscation par une poignée d'individus de la possibilité même que le plus grand nombre ait accès concrètement à ce droit.

 

Cette même détermination devra être affichée dans quatre autres questions en particulier :

 

  • l'échelle des revenus : au nom de la morale la plus élémentaire, les êtres humains ne sauraient se distinguer entre eux par la fortune. Le rétrécissement de l'échelle des salaires (de 1 à 7 par exemple entre le plus petit et le plus élevé des salaires d'une entreprises) et même le plafonnement des salaires afin d'empêcher que ne perdurent l'indécence de certaines rémunérations, que l'on courre après un ballon de football ou que l'on exploite ses semblables ;
  • la préservation de la planète : elle ne pourra être garantie que si des normes contraignantes sont légalement adoptées (les sciences modernes nous indiquent aujourd'hui quelles sont les normes saines) qui doivent présider aux processus de fabrication, de transport et de consommation et à la condition de pénaliser les délits écologiques, sur la base d'une justice universellement compétente ;
  • l'affirmation de l'autorité publique sur les autorités financières, à commencer par les banques, en commencant par l'interdiction des crédits à la consommation dont les taux d'intérêts seraient supérieurs aux taux d'intérêts définis par les pouvoirs publics : on a vu où nous ont mené les subprimes, inutile, même pour un lave-linge, de faire perdurer un système qui broie les plus pauvres et agresse l'économie réelle ;
  • le comportement politique : l'exemplarité est une vertu mais en économie comme en politique, l'autorégulation des comportements est une chimère. La loi devra enfin et définitivement contraindre à l'interdiction du cumul de certains mandats entre eux, ainsi qu'avec l'exercice d'une profession rémunérée.

 

 

Doter la gauche d'une nouvelle structure internationale.

Certes un gouvernement de gauche en France aurait des marges pour agir et construire des alliances progressistes internationales. Mais, alors que l'humanité a conscience d'elle-même, le socialisme dans un seul pays est tout bonnement une impasse. Déjà, les rencontres annuelles du Forum social Mondial avaient fait la démonstration, en particulier les premières années, de la possibilité objective de faire converger des forces progressistes, quelles qu'en soient la nature (associations, syndicats, etc.). Il faut approfondir cette voie qui rassemble des militants de tous horizons, elle est la seule porteuse de saine récolte.

 

Pensons un instant que l'actuelle Internationale socialiste compte en son sein des partis tels que le RCD de M. Ben Ali, dictateur notoire, le parti de M. Alan Garcia (le président du Pérou) qui s'est illustré par une répression sanglante des indiens d'Amazonie expropriés de leurs terres ; notons aussi que les plus hautes autorités du SPÖ (le parti social-démocrate autrichien), MM.Fischer et Gusenbauer, respectivement président de la République et chancelier, avaient insisté pour assister aux funérailles de Jörg Haider le 18 octobre 2008 ; gardons enfin en tête qu'en Allemagne, et dans plusieurs pays européens, les partis membres de l'internationale socialiste gouvernent avec .... les droites libérale, conservatrice, etc. C'est bien à l'échelle mondiale qu'il faut fonder une nouvelle alliance internationale des progressistes, si nous ne voulons pas être ensevelis par nos propres vestiges. Sans tarder, il faut s'atteler à la construction de cette tâche politique majeure sur les 5 continents. Et débattre de ces nécessités nouvelles pour l'Homme, notre planète et ses espèces.

 


nd






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25 août 2009 2 25 /08 /août /2009 07:32
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22 août 2009 6 22 /08 /août /2009 10:19
Hamon (PS) : «Je ne conçois aucune alliance avec le MoDem»

Le porte-parole du PS, qui s’est rapproché de Martine Aubry, rejette tout pacte électoral avec le MoDem de François Bayrou tant qu’il ne s’affichera pas à gauche.

 Propos recueillis par Eric Hacquemand pour Le Parisien | 22.08.2009, 07h00

Le porte-parole du PS, qui a perdu en juin son mandat de député européen, s’exprime pour la première fois après un été houleux pour les socialistes.

Quelle doit être la priorité du PS pour sa rentrée ?
Benoît Hamon : retrouver la crédibilité qu’il a perdue. Les Français savent que les choix du gouvernement ne régleront pas leurs problèmes, mais, hélas, ils ne pensent pas que nous ferions mieux. Notre défi, c’est d’installer de nouveau l’idée qu’une autre politique est possible en matière d’emploi, d’éducation ou de fiscalité. Car la crise n’explique pas tout. Des milliers de licenciements sont aussi le fait d’entreprises qui gagnent de l’argent. Or, le gouvernement n’a rien fait pour empêcher ces abus.

Croyez vous à un apaisement des esprits chez les socialistes ?
Une chose est claire : on ne pourra pas continuer longtemps sur le registre des six derniers mois. Quand on a une idée, mieux vaut la mettre au service du collectif que de chercher à en faire une publicité personnelle.

Certains réclament des primaires ouvertes à toute la gauche pour désigner le candidat à la présidentielle de 2012. Faut-il aller rapidement dans cette voie ?
Ce n’est pas une affaire de rythme. La question est : quelles sont les conditions que la gauche doit réunir pour battre Sarkozy en 2012 ? D’abord disposer d’un projet politique extrêmement clair rompant avec les choix de Sarkozy mais aussi avec les dérives libérales de la social-démocratie européenne. La deuxième condition, c’est l’unité de la gauche.
L’organisation de primaires peut permettre d’atteindre cet objectif. Ceci étant, le PS n’est pas sommé de résoudre la question du mode de sélection du prochain candidat dans les trois mois sous peine de disparaître.

Arnaud Montebourg menace de claquer la porte si ce projet devait être étouffé…
Ce n’est pas la bonne manière de procéder. Grâce à lui, l’idée des primaires a déjà fait un bon bout de chemin. Pour imposer l’idée définitivement, il faut maintenant démontrer que ce mode de désignation s’appuie sur une orientation qui enracine le PS à gauche et met fin à l’aventurisme électoral.

Vincent Peillon et d’autres remettent sur le tapis l’alliance avec le MoDem. Y êtes-vous toujours hostile ?
La question a été tranchée au congrès de Reims. La majorité autour de Martine Aubry s’est construite autour de la priorité au rassemblement de la gauche et du refus de toute alliance avec le MoDem. Si le MoDem fait des choix de fond qui l’amènent à se reconnaître dans notre famille politique, la gauche, il n’y aura pas de difficulté.
Mais tant qu’il garde son orientation libérale actuelle, je ne conçois aucune alliance nationale avec lui. Pas par sectarisme mais par cohérence politique.

Même au niveau régional ?
Pas d’alliance au niveau national mais dans les régions ? Les électeurs n’y comprendraient rien ! Arrêtons l’hypocrisie au PS ! Si certains sont en accord avec les orientations libérales, qu’ils le disent au lieu de prétexter vouloir garder des régions en s’alliant avec le MoDem. A chaque fois que le PS a été confus, il a perdu des électeurs.

Europe Ecologie et les Verts présenteront leur liste au premier tour…
Je respecte ce choix mais je le regrette. Tous ceux qui, d’Olivier Besancenot à Dany Cohn-Bendit, parlent du rassemblement de la gauche mais qui commencent par accentuer son morcellement en faisant bande à part nous éloignent de la victoire en 2012. L’électorat de gauche réclame l’unité à cor et à cri. A Nicolas Sarkozy qui réussit l’unité à droite et la complète même avec le ralliement de Philippe de Villiers et des chasseurs, la gauche oppose encore ses logiques partisanes. C’est d’autant plus désolant que les conseils régionaux sont depuis 2004 cogérés souvent de manière harmonieuse avec nos partenaires.

Martine Aubry a-t-elle raison de garder le silence malgré cette polyphonie ?
Oui. La rentrée de la première secrétaire, c’est La Rochelle. Martine Aubry n’a pas à s’aligner sur l’expression des courants plus ou moins minoritaires du PS.
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