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2 septembre 2014 2 02 /09 /septembre /2014 07:22
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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 10:11

Le Monde.fr avec AFP | 30.08.2014 à 08h30 • Mis à jour le 30.08.2014 à 11h54

4479298_3_cca8_la-rochelle-le-30-aout-les-frondeurs-de_629d.jpgTrois jours après la déclaration d'amour de Manuel Valls aux patrons du Medef et en pleine université d'été du Parti socialiste à La Rochelle, les frondeurs sont bien décidés à peser sur le débat. Samedi 30 août, ces députés et élus PS contestataires dont certains se sont abstenus sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale en juillet ont officialisé leur collectif «Vive la gauche» devant 300 à 400 personnes dans un amphithéâtre de la faculté de lettres.

Dans un texte que s'est procuré Le Monde et qui a été rendu public lors de cette réunion, Christian Paul, Laurent Baumel ou encore Jérôme Guedj, s'alarment de l'état de la France en rappelant le résultat des élections européennes qui ont vu le Front national arriver en tête :

« La durée et la profondeur de la récession minent le quotidien des Français et la confiance en un destin collectif. Privées d'une amélioration de leurs conditions de vie, les classes populaires et moyennes ont exprimé leur colère. Le vote majoritaire d'un sombre dimanche en faveur de l'extrême droite a été le révélateur insupportable d'une société sous tension. »

 UNE ÉVOLUTION DES INSTITUTIONS

Tout en critiquant le premier ministre («Les applaudissements du Medef ne seront jamais le critère de notre réussite»), les signataires proposent un «un plan d'urgence alliant un soutien ciblé aux entreprises, du pouvoir d'achat supplémentaire pour les familles et un maintien des capacités d'investissement local»

Ces socialistes, dont certains avaient déjà signé l'appel des 100 au printemps, demandent également une évolution des institutions :

«Contre l'épuisement démocratique et la colère qui s'expriment, nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Ve République corsetée. Pour permettre à la gauche de rassembler durablement une majorité sociale et politique, nous devons changer les modes de représentation et de délibération de notre pays et les adapter aux temps présents

Au milieu du public, Christiane Taubira, ministre de la justice reconduite dans le nouveau gouvernement malgré son positionnement proche de celui d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon, a suscité la curiosité.

Appel de La Rochelle

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 09:51

Par Sophie de Ravinel Mis à jour le 28/08/2014 à 20:54 Publié le 28/08/2014 à 20:50 - LeFigaro.fr

Les règles internes du parti le prévoit à mi-mandat, selon la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann.

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Le-pacte-de-responsabilite-ne-cree-pas-l-unanimite-au-PS ar«C'est incontournable. Et il doit avoir lieu dans les prochains mois.» Sénatrice de l'aile gauche du Parti socialiste, membre du courant La gauche maintenant, Marie-Noëlle Lienemann est claire sur la nécessité d'organiser au plus vite un congrès du PS. D'abord pour s'entendre et se mesurer au sein du parti. «Nul, dit-elle, ne peut ignorer le profond malaise face au nouveau gouvernement et aux applaudissements qui ont scandé le discours de Manuel Valls devant les patrons du Medef» Deuxième raison, «le respect des règles internes du PS» qui prévoient l'organisation d'un congrès à mi-mandat. «Nous y sommes.» Enfin, la sénatrice de Paris rappelle que «Jean-Christophe Cambadélis n'a pas été élu par les militants…»

Le premier secrétaire s'est d'ailleurs lui-même montré plutôt favorable à l'organisation d'un congrès dans les premiers mois de 2015. Ne serait-ce que pour renforcer sa position. Ce congrès, s'il a lieu, pourrait, pour des questions budgétaires, se tenir à Paris.

Mais ailleurs, au PS, certains ne partagent pas ce sentiment d'urgence, comme le sénateur du Val-de-Marne Luc Carvounas, proche de Manuel Valls. «Nous avons perdu 25.000 militants en un an et ce n'est pas moi qui le dis, c'est le PS. Alors si nous voulons nous renforcer, ce sera par le biais des états généraux du PS que nous lançons ce week-end jusqu'en décembre…» Le congrès, source de divisions, «ce n'est pas l'urgence…»

Luc Carvounas le verrait bien se tenir «après les régionales de 2015, début 2016». Marie-Noëlle Lienemann est, elle, convaincue de la pression de l'exécutif sur le PS pour retarder voire empêcher le congrès. «Cambadélis me l'a encore confirmé en juillet», assure-t-elle.

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 09:47
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26 août 2014 2 26 /08 /août /2014 20:30
Lundi 25 août 2014 à 18h00 mis à jour le Mardi 26 août 2014 à 09h00

La sénatrice socialiste de Paris a répondu aux questions de Noé da Silva depuis La Rochelle où va avoir lieu l'université d’été du PS. Marie-Noëlle Lienemann a redit qu'elle voulait que le PS organise un congrès extraordinaire. Elle estime par ailleurs que la priorité c'est la mise en place de la réforme fiscale.

A quelques heures de l’annonce des noms des ministres qui formeront le nouveau gouvernement de Manuel Valls, Marie-Noëlle Lienemann était sur France Bleu 107.1 en direct depuis la Rochelle pour réagir à l’actualité. Marie Noëlle Lienemann, qui fait partie de l’aile gauche du PS, n’a jamais mâché ses mots. Elle a souvent été très critique face à l’action gouvernementale. Elle n’a jamais hésité à faire part de ses désaccords avec certains aspects de la politique menée par l'exécutif.

Marie-Noëlle Lienemann (PS) l'a réaffirmé sur France Bleu 107.1, elle veut un congrès extraordinaire du PS pour que chacun puisse exprimer ses idées.


Pour Marie-Noëlle Lienemann, l'une des priorités c'est la mise en œuvre de la réforme fiscale.

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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 09:26

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, était ce vendredi 15 août l’invitée de la Matinale de France inter pour réagir aux chiffres de la croissance française et proposer une autre stratégie de politique économique :

Vous pouvez par ailleurs retrouver la réaction de Marie-Noëlle Lienemann à cette annonce d’une croissance nulle dans le JT de France 2 du jeudi 14 août à partir de 4mn30.

Retrouvez également son intervention sur Europe 1 "Marie-Noëlle Lienemann demande un Congrès extraordinaire du PS et accuse Hollande d'avoir peur des militants", où elle explique également que le Président de la République ne peut tenir avec le seul soutien du MEDEF et qu'il y a urgence à engager le rapport de force sur les politiques européennes, voie qui n'a pas jamais été empruntée depuis le début du quinquennat.

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 18:25

nouveau-logo-psLe Parti socialiste a connu deux défaites électorales majeures, municipales et européennes, en 2014. Ces défaites, malgré la qualité des équipes et des candidats, posent question et nous obligent à la réflexion. Les Français s'interrogent face à une politique qu'ils ne comprennent plus, et nos électeurs ont souvent choisi l'abstention.

Le Président de la République a donné clairement les objectifs de son mandat en matière économique : réduction des déficits publics, création d'emplois, renforcement de la compétitivité des entreprises françaises, réduction des inégalités. Ces objectifs nous engagent et doivent être atteints.

Le Parti socialiste se doit de réfléchir aux moyens qui sont mis en oeuvre dans ce but. Les aides aux entreprises doivent être ciblées, encadrées et faire l'objet de réelles contreparties en termes d'investissements et de création d'emplois. L'efficacité de des réductions d'impôts ou de cotisations doivent être sérieusement et régulièrement mesurée.

La politique menée doit être équilibrée entre soutien aux entreprises et soutien aux ménages et au pouvoir d’achat, la relance de la demande étant indispensable pour renouer avec la croissance et l'activité économique. Là encore, ces aides doivent être ciblées dans un objectif de justice sociale et d'efficacité économique. À ce titre, il nous semble anormal que les plus démunis voient leurs prestations sociales gelées (allocations familiales, logement, invalidité, accidents du travail).

De nombreux députés de la majorité ont formulé des propositions pour trouver ce point d'équilibre, et ils doivent être entendus. Les débats menés actuellement au Parlement autour des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale ont le mérité de démontrer qu'il n’y a pas qu’une seule politique possible.

La réforme fiscale annoncée plusieurs fois doit se traduire comme un cadre global plus lisible et plus équitable. Enfin, au niveau européen, la politique globale doit aboutir à un assouplissement des critères de stabilité et une véritable politique d’investissement et de relance.

appel des 100La gravité de la crise économique, qui était connue, ne doit nullement freiner la réalisation de notre programme. Elle nous engage au contraire à défendre toujours plus l’efficacité et la justice sociale.

Nous sommes déjà bien engagés dans la route qui conduit aux élections de 2017. Le Président de la République, le gouvernement, le Parti Socialiste et ses adhérents ne doivent avoir qu’un objectif : réussir.

C'est pourquoi la section socialiste d'Eaubonne-Montlignon soutient la démarche initiée par les parlementaires de « l'Appel des 100 ». Elle appelle au rassemblement de la gauche sur la base du programme sur lequel nous nous sommes engagés en 2012, et à une réorientation en ce sens de la politique menée par le gouvernement.

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 18:42

Chers amis, chers camarades,

Je veux tout d’abord remercier les militantes et les militants, les élus locaux, les parlementaires qui ont accompagné les candidats aux élections européennes et n’ont pas ménagé leur peine durant la campagne. Dans un contexte extrêmement difficile, ils ont contribué à l’élection d’une poignée d’entre nous, et ils peuvent compter sur nous pour porter haut et fort les propositions du Parti Socialiste français au Parlement européen. Je ne veux pas parler au nom de mes collègues, mais je sais que notre ligne de conduite sera la fidélité absolue à la ligne de notre campagne européenne : refus de l’austérité, politique de croissance, la priorité donnée à la jeunesse, l’harmonisation sociale, la démocratisation des institutions. C’est notre feuille de route.

Je reviens un instant sur le résultat des deux élections qui viennent de se dérouler.

EM-CN1406A ceux qui auraient la tentation de minimiser le résultat (j’ai même entendu certains dire que ce résultat comptait pour du beurre), je rappelle que nous réalisons notre pire score depuis la création du parti d’Epinay, dont nous célébrions hier l’anniversaire.
Nous traversons une crise démocratique, qui voit les citoyens se détourner de responsables politiques qui semblent ne plus avoir de prises sur les choses, qui semblent résignés à ne changer les choses qu’à la marge faute de vouloir s’attaquer à l’essentiel.

Il s’agit aussi d’une crise politique où trop souvent, et c’est particulièrement vrai au niveau européen, les électeurs ont l’impression que ce qu’on leur propose c’est une sorte de vaine alternance entre centre gauche et centre droit qui, en matière économique et sociale, semblent s’accorder sur l’essentiel.

C’est une crise électorale enfin, et la géographie comme la sociologie du FN qui fixe de plus en plus les voix des ouvriers et même celles des jeunes doit nous poser particulièrement question à nous socialistes. Mais nous sommes évidemment aussi confrontés à une sanction nationale. C’est une sanction à l’encontre du chef de l’Etat, à l’encontre de la politique gouvernementale, à l’encontre du parti.

Ce n’est pas qu’une question de méthodologie, de pédagogie.

Et ce n’est pas seulement une question de résultats. Notre base sociale ne se reconnaît pas forcément dans le cap qui est désormais celui de l’exécutif, très différent de celui fixé pendant la campagne présidentielle. Elle ne se reconnait pas dans une politique déséquilibrée, fondée sur des postulats contestables, et qui de surcroît ne produit pas les résultats escomptés.

Alors bien sûr nul n’ignore les difficultés auxquelles nous sommes confrontés, le bilan calamiteux que nous a laissé la droite, la gravité de la crise. Mais nous n’avons pas découvert cette situation en janvier 2014. Nous le savions, et fort de ce diagnostic, nous avions proposé un autre chemin, celui du redressement dans la justice, celui de la réorientation de la construction européenne.

Dès lors, c’est avec stupeur que nous constatons que la seule réponse qu’on nous propose c’est «dorénavant c’est comme avant». «Nous avons compris le message des électeurs, et c’est la raison pour laquelle nous allons continuer la même politique !» Rien ne change, on va juste accélérer. Accélérer au point même de donner parfois l’impression d’improviser, comme c’est le cas pour la réforme territoriale. L’improvisation qui nous amène aussi à proposer des mesures que nous avions jadis fermement condamnées, et qui ne sont réclamées que par la frange la plus radicale des syndicats patronaux, je pense à la suppression des seuils sociaux.

On ne peut dès lors s’empêcher d’éprouver une tenace impression de fuite en avant. Je veux bien qu’il y ait une sorte de ruse de la raison, un plan d’une intelligence supérieure qui nous échapperait, dans le cadre duquel il faudrait faire aveuglément confiance aux choix forcément éclairés de nos dirigeants infaillibles mais en réalité nous n’avons jamais fonctionné ainsi.

Dans ces conditions, il faut arrêter de parler de «gestes», de «signaux» ou de «marqueurs». Nous sommes preneurs de toute inflexion, mais nous plaidons pour une véritable réorientation de notre politique, pour un changement de cap. Les militants n’attendent pas un «geste» mais la justice sociale !

Nous contestons la logique du pacte de responsabilité, fondée sur l’idée, fausse selon nous, selon laquelle notre compétitivité est grevée par le coût du travail. Nous contestons plus encore l’idée selon laquelle il faudrait couper dans les dépenses publiques pour financer ces baisses massives de cotisations, ce qui peut clairement entraîner un effet récessif dans un contexte de croissance atone. Cette politique aura par ailleurs on le sait des conséquences particulièrement néfastes pour les collectivités locales qui réalisent aujourd’hui 75% de l’investissement public. Elle aura des conséquences néfastes également pour notre système de protection sociale alors qu’il faudrait le protéger comme un élément majeur du modèle français.

Vous connaissez nos propositions alternatives, elles sont sur la table : réorientation européenne, relance du pouvoir d’achat, réforme fiscale, relance des investissements.

J’anticipe les remarques des camarades qui me succéderont. Il faudrait faire bloc, certains invoqueront la cohésion, la discipline de parti, la solidarité. En effet, nous sommes tous dans le même bateau. Evidemment nous sommes tous obsédés par le redressement de la France et par la réussite du quinquennat.

On nous exhorte à la solidarité avec le gouvernement mais il ne saurait y avoir de solidarité à sens unique. On nous demande dans la majorité d’être solidaire de l’exécutif, soit mais encore faudrait-il que l’exécutif soit également solidaire de sa majorité et de sa base sociale.

Il est désormais temps de construire ensemble une deuxième étape du quinquennat, ce qui suppose d’associer l’ensemble des forces qui ont permis la victoire face à la droite en 2012. Associer tout le monde, écouter tout le monde, ça n’est pas forcément un réflexe évident dans la Vème République. Il faut pourtant s’y exercer.

De fait, le PS a toujours eu une lecture très critique de la Vème République, dénonçant le risque de la personnalisation du pouvoir, la marginalisation progressive du Parlement, l’insuffisance de la démocratie participative. Contrairement à la droite, la gauche ne croit pas au culte du chef et ne considère pas que tout doive procéder d’un seul homme, fut-il exceptionnel. Ces critiques, nous les avons oubliées et le président s’est lové dans les institutions comme ses prédécesseurs. Le désarroi actuel vient aussi de cela. Il est urgent de se désintoxiquer de la Vème République !

Il n’y a pas que l’exécutif et quelques conseillers qui font la politique de la France. Il y a les parlementaires, la gauche, le parti dans sa diversité, les militants, les sympathisants, les syndicats, dont certains ont appelé à voter François Hollande, les élus locaux qui remontent du terrain les préoccupations de leurs électeurs.

Alors oui, le sursaut est possible ! Parce que notre parti ne manque pas de militants aguerris, sincères, volontaires, parce que nous avons un formidable réseau d’élus locaux ! Et surtout parce que nous avons un grand pays, des services publics de qualité, un système social exceptionnel, nous sommes un grand peuple, capable du meilleur !

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19 juin 2014 4 19 /06 /juin /2014 18:38

Crise est un mot banal pour décrire la situation actuelle :

  • un pouvoir désavoué par les urnes,
  • une victoire incontestable du populisme,
  • une désespérance qui gagne du terrain dans de nombreuses couches de la société…
  • une défiance à l’égard des partis politiques, de leurs leaders et de leurs élus, dont ils pensent qu’ils sont impuissants à peser sur les choix européens et sur les orientations politiques françaises et incapables de faire prendre en compte leurs attentes, leurs besoins et une vision d’avenir pour leurs enfants.

Si l’on ajoute à cela les turpitudes de l’UMP, il n’est pas étonnant que l’on assiste à une sorte de décrochage démocratique, qui pourrait favoriser un peu plus le FN.

Parmi les raisons de cet échec – largement analysées aujourd’hui – je veux en souligner une, qui me semble déterminante pour expliquer notre incapacité à modifier le cours des choses. Elle ne concerne pas les choix politiques – discutables par ailleurs – mais la façon dont sont préparés, annoncés et mis en oeuvre ces choix.

Je veux parler ici des conséquences des institutions de la Vème République (système de monarchie républicaine) qui renvoient toute décision au sommet de la pyramide, avec un Premier ministre qui « exécute » la politique définie par le Président, une majorité parlementaire contrainte, un parti majoritaire sans grande marge d’initiative et dont les militants s’interrogent sur leur utilité.

Il ne suffit pas de faire signe à des sympathisants tous les 5 ans lors du vote pour la désignation du candidat lors des primaires pour établir un lien avec un électorat désabusé, désorienté et qui croit de moins en moins à la parole des politiques.

Prenez l’exemple de la réforme territoriale, importante, mais très mal engagée. On a mis la charrue avant les bœufs, en annonçant des mesures fortes (parfois démenties un peu plus tard), avant même d’avoir débattu et d’avoir défini clairement et publiquement les objectifs de cette réforme.

Comment vont faire nos candidats aux élections sénatoriales pour s’y retrouver entre les annonces contradictoires (Président, ministres, 1er secrétaire, certains grands élus) ? Que vont comprendre les élus locaux à qui l’on veut s’adresser ?

Certains, dans cette ambiance préoccupante, auraient tendance à baisser les bras. C’est vrai qu’on peut toujours craindre la dégringolade fatale qu’ont connue d’autres grands partis français au cours du demi-siècle écoulé. C’est vrai aussi qu’on entend de plus en plus des voix qui annoncent la fin des partis politiques.

D’autres, qui s’étaient faits discrets jusqu’ici, joignent leur voix aux critiques et aux demandes de ceux qui étaient traités hier d’irresponsables ou d’incompétents, parce qu’ils demandaient avec insistance que les promesses de la campagne de 2012 soient respectées et qui s’inquiétaient des conséquences du régime infligé au pays, tout en préconisant d’autres réponses à la crise.

La logique de la Vème République voudrait que tout ceci ne se traduise par rien de déterminant dans le cours de la politique du pouvoir. Pourtant, je persiste à penser – et je sais que je ne suis pas seul- que le rôle du PS pourrait ne pas être insignifiant... à condition que des décisions fortes soient prises, dès aujourd’hui et qu’elles mobilisent, non seulement les cadres du parti, mais aussi et surtout les militants. Nous avons un peu trop oublié que ce sont eux qui peuvent recréer le lien indispensable avec les Français, notamment ceux qui ont voté à gauche le 6 mai 2012.

Voilà pourquoi il faut donner l’occasion aux militants socialistes de « relever la tête » (J.C. Cambadélis). Montrons que le PS n’est pas un parti godillot, un simple outil de sélection de candidats, une chambre d’enregistrement, une agence de communication, qu’il est écouté et entendu. Donnons la parole à nos militants, en leur permettant de débattre librement et en profondeur. Cela s’appelle, chers camarades, un congrès, ce que François Mitterrand décrivait comme la « Pâques des socialistes », une façon pas très laïque mais bien imagée de parler de leur résurrection !

Le temps est donc venu d’annoncer ce congrès, pour faire du PS un acteur un acteur utile. Un acteur utile à la gauche, un acteur utile à la France.

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14 juin 2014 6 14 /06 /juin /2014 09:46

Le Monde.fr | 14.06.2014 à 09h26 • Mis à jour le 14.06.2014 à 09h44 | Propos recueillis par Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis

Trois semaines après sa lourde défaite aux élections européennes, le PS tient samedi 14 juin à Paris son conseil national. L'occasion pour le parti de débattre de la politique menée par l'exécutif. Un débat dans lequel l'aile gauche du PS et son leader, Emmanuel Maurel, comptent peser.

4438205_6_fc17_emmanuel-maurel-vice-president-ps-du_dd62870.jpgQuel message comptez-vous faire entendre au sein du PS ?

Emmanuel Maurel : Nous voulons d'abord mettre en garde contre la tentation du déni. Certains socialistes disent en effet que les européennes ne sont pas des élections importantes, alors qu'on y a réalisé notre pire score depuis la création du PS à Epinay (Seine-Saint-Denis). D'autres reconnaissent bien que c'est une double débâcle, mais leur seule réponse, c'est « continuons la même politique ». Nous en appelons à une réorientation générale, pas seulement à une inflexion. Nous voulons aussi que le PS soit plus activement associé à l'élaboration des politiques publiques et redevienne le coeur battant de toute la gauche.

La défaite des européennes n'est donc pour vous qu'une sanction de François Hollande ?

Il y a eu une sanction des politiques menées par les conservateurs en Europe depuis dix ans, mais il est évident qu'il y a eu aussi une sanction de la politique gouvernementale. Les Français sont déçus et parfois en colère par rapport à ce qu'on avait promis lors de la présidentielle en 2012. On ne l'a pas suffisamment noté, mais les électeurs de gauche ne se sont pas seulement abstenus, dans certaines régions, ils ont directement voté pour le Front national.

François Hollande a-t-il pris la mesure de cette colère ?

Je l'espère, parce qu'il n'est pas trop tard ! Mais si la seule réponse à cette double dégelée est « dorénavant, c'est comme avant », alors nous allons au-devant de grandes déconvenues. Nous n'avons pas été battus uniquement parce que nos concitoyens ne voient pas venir de résultats en matière de chômage et de pouvoir d'achat. Une partie de notre base sociale est aussi en désaccord avec le cap que nous lui proposons.

Le pacte de responsabilité n'est pas une bonne solution ?

Sa logique même est contestable : baisser massivement le coût du travail et financer cette baisse par des coupes dans les dépenses publiques présente un risque récessif énorme dans un contexte de croissance atone et menace de fragiliser notre modèle social. Je continue de penser que la relance par la consommation et par les investissements est une réponse pragmatique aux difficultés que rencontre le pays.

4438190_6_31fa_emmanuel-maurel-vice-president-ps-du_1cd99c9.jpg« NOMMER VALLS, UNE CURIEUSE RÉPONSE »

Les premiers pas de Manuel Valls à Matignon répondent-ils à vos inquiétudes ?

Au moment de sa nomination, j'avais dit que c'était une curieuse réponse au message envoyé par les électeurs aux municipales, assortie en plus d'un rétrécissement alarmant de la majorité. Manuel Valls est premier ministre, on fait avec. Pour l'instant, il se contente de dire qu'il applique la feuille de route du président. J'aimerais qu'il prenne en compte les inquiétudes de sa majorité. Il a suffisamment exercé sa liberté de ton et de propositions dans le passé pour ne pas la contester à d'autres aujourd'hui.

Y a-t-il un problème Hollande ?

Il y a un problème institutionnel. Le PS a toujours eu une lecture très critique de la Ve République, dénonçant le risque de la personnalisation du pouvoir, la marginalisation du Parlement, l'insuffisante démocratie participative. Contrairement à la droite, la gauche ne croit pas au culte du chef et ne considère pas que tout doit procéder d'un seul homme, fût-il exceptionnel. Ces critiques, nous les avons oubliées et François Hollande s'est lové dans les institutions comme ses prédécesseurs. Le désarroi actuel vient aussi de cela. Il est urgent de se désintoxiquer de la Ve !

La réponse à ce désarroi passe-t-elle par une primaire pour choisir le candidat PS en 2017 ?

Procédons par étapes. La première urgence est de réorienter la politique gouvernementale et de rassembler une gauche morcelée et sans horizon. Il y aura ensuite un congrès du PS, je l'espère le plus tôt possible, pour que les militants se prononcent sur nos orientations et notre stratégie. Quant à la primaire, on s'est doté de règles claires qui passent par le choix de notre candidat à la présidentielle par nos sympathisants. Ces règles ne sont remises en cause par personne. Oui, il faudra une primaire en 2016. Il serait tout de même curieux que ce que nous avons jugé formidable et démocratique en 2011 ne le soit plus cinq ans après.

M. Hollande sera-t-il votre candidat naturel en cas de primaire ?

Encore une fois, tout cela est encore loin ! Mais qui dit primaire dit plusieurs choix possibles. Le soutien à une candidature, fût-t-elle de François Hollande, n'est pas automatique.

« DOUTE OU COLÈRE SUR LES NOMINATIONS »

L'Elysée vient de procéder à plusieurs nominations qui font débat. Les noms retenus vous dérangent-ils ?

Rien n'est plus politique qu'une nomination. Or, coup sur coup, trois d'entre elles soulèvent à gauche doute ou colère. Il y a d'abord eu celle de Jean-Pierre Jouyet, ancien ministre de Sarkozy, comme secrétaire général de l'Elysée. Puis celle de Laurence Boone [comme conseillère économique], banquière connue pour ses opinions libérales, pour remplacer Emmanuel Macron, lui-même déjà banquier libéral. Et ultime provocation, la proposition de Jacques Toubon, incarnation du vieil Etat RPR, comme Défenseur des droits. Comment empêcher que certains socialistes y voient une forme de bras d'honneur ?

Vous prônez une recomposition de la gauche. Comment peut-elle s'opérer ?

Parce que nous souhaitons tous la réussite du quinquennat, nous pensons qu'il faut rassembler tous ceux qui ont contribué à la victoire de François Hollande en 2012. Pour cela, il faut proposer un nouveau pacte majoritaire aux écologistes et aux communistes. Mais ce pacte ne peut naître qu'après un débat sur le fond et sur la base d'une nouvelle orientation. Je suis optimiste, tout peut encore bouger, mais à condition d'écouter et de changer. Le président est paraît-il quelqu'un de pragmatique. Il a l'occasion de le prouver, en renouant avec cette belle ambition de sa campagne, celle du rêve français.

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