Le collectif «Vive la gauche», qui rassemble notamment les «frondeurs» socialistes, réclame une réforme fiscale, un «rythme de réduction des dépenses publiques «adapté à la conjoncture», une «réorientation» de l’Europe et une refonte des institutions, dans sa contribution aux états généraux du socialisme.

Ce texte, publié samedi par les députés Christian Paul, Laurent Baumel, Pouriah Amirshahi, Jean-Marc Germain, la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, l’eurodéputé Guillaume Balas ou encore le président du conseil général de l’Essonne Jérôme Guedj, est une contribution à la concertation lancée par la direction du PS jusqu’en décembre et destinée à formuler la nouvelle carte d’identité du parti.

Le collectif demande «rapidement» la tenue d’un congrès, seul rendre-vous permettant de «répondre pleinement au profond besoin de reformulation politique qui secoue aujourd’hui le Parti socialiste» et réitère ses propositions de ces derniers mois.

Y figurent ainsi le «retour à un rythme de réduction des dépenses publiques plus adapté à la conjoncture économique, (le) ciblage des aides (aux entreprises, ndlr) sur les secteurs réellement exposés à la concurrence et sur les entreprises qui s’engagent, (la) réutilisation des sommes correspondantes pour soutenir massivement la consommation populaire, l’investissement des collectivités locales et des programmes pour l’emploi des jeunes et de chômeurs de longue durée»

Le collectif plaide «pour la mise en place de la grande réforme fiscale annoncée avant 2012, une réforme fondée en priorité sur la progressivité de la CSG, qui permettrait à la fois de rendre durablement du pouvoir d’achat aux couches populaires et moyennes et d’avancer vers un système de prélèvements enfin juste», détaille «Vive la gauche».

Sur l’Europe, le collectif estime que Paris doit prendre ses responsabilités «en réclamant clairement la sortie de la logique d’austérité généralisée et absurde dans laquelle nous enferme le dogme des 3% et en proposant une révision du Pacte du stabilité favorable aux investissements d’avenir».

Enfin, le collectif, jugeant la Vème République «usée», réclame que le PS «se saisisse pleinement» de la «question des institutions à travers une convention». Il propose de «remettre en question tout ce qui affaiblit la démocratie: l’article 49-3 de la Constitution, le droit de dissolution et toutes les procédures qui affaiblissent nos délibérations et le Parlement».

Il prévient qu’il n’accepte plus «la relégation permanente du Parlement, allant au-delà de la lettre de la Constitution, et entretenue par une injonction permanente invitant les députés de la majorité à voter les yeux fermés et à n’exercer leur droit d’amendement que dans les limites étroites concédées par l’exécutif».

AFP