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17 novembre 2008 1 17 /11 /novembre /2008 10:00
Conclusion du discours de Benoît Hamon, candidat au poste de 1er secrétaire du Parti Socialiste

Mes chers camarades

Je suis donc aujourd’hui candidat devant vous et jeudi devant tous les militants socialistes.

Je mesure la difficulté d’incarner ici concrètement devant vous cette fonction et ce rôle. Vous vous dites sans doute, celui qui est devant nous peut il être notre Premier Secrétaire ? Ce n’est pas facile d’appréhender concrètement la manière dont chacun de ceux qui parlent aujourd’hui devant vous pourrait posséder et incarner cette responsabilité.

Le premier réflexe, la première clé consiste à comparer les prétendants avec celui qui occupait la fonction juste avant eux : François Hollande. Tout au long de ses mandats à notre tête, j’ai connu de solides désaccords politiques avec lui mais c’est pourtant vers lui qu’avec d’autres, après la synthèse du Mans, je m’étais tourné pour dire qu’il lui revenait de prendre la tête des socialistes pour mener le combat présidentiel. Il a fait un autre choix. J’ai été son secrétaire national à l’Europe quelques mois. Et nous avons alors démontré que nos désaccords stratégiques sur l’Europe n’empêchaient pas le parti défendre une vision exigeante du projet européen en France comme chez tous nos partenaires. Je ne retiens pas de lui et de son mandat un discours en particulier, un trait de caractère, un moment politique gai ou triste, je retiens sa volonté de servir l’intérêt du parti. Celui qui dépasse nos petites personnes. Celui qui suggère l’effacement, d’accepter parfois de renoncer à la lumière, l’intérêt du parti qui appelle la rigueur, la constance et le travail.

Vous disposez dans nos parcours, dans nos actes, dans nos chemins, d’indices qui dessinent je l’espère non pas un profil de candidat, un style, mais le projet politique que chacun d’entre nous servira.

Je tire, sans doute de mes origines provinciales et modestes, une morale, une morale qui accorde une place particulière à la persévérance, à l’effort et au respect. Je ne suis pas candidat contre une personne, je suis le candidat d’un projet, d’une stratégie et d’une conception de la politique. Je veux la clarté plutôt que l’ambiguïté, le renouvellement plutôt que le statu quo. On a beaucoup parlé du TSS dans ce congrès. Le seul TSS qui me motive, c’est le tout sauf Sarkozy. Et si je dois être une arme, je veux que vous sachiez que jamais vous ne trouverez dans mon engagement passé comme dans mes choix actuels de moments ou celle ci s’est tournée contre son camp. 

Nous savons aujourd’hui que le parti socialiste va changer en profondeur. Il a déjà commencé à changer. C’est bien. Mais le changement en soi, n’indique pas forcément une direction. La droite réforme le pays, nous voulons aussi réformer. La réforme en soi ne dit pas grand-chose. Deux visions du changement, du rôle, de l’ambition et du projet de notre parti s’opposent aujourd’hui. Je ne veux pas pour ma part de ce changement, de cette rupture qui dresse les socialistes les uns contre les autres. Je ne veux pas de ce changement qui divise, creuse des tranchées. Je souhaite incarner un changement qui jette des ponts entre nous et le reste de la gauche, qui jette des ponts entre nous et le mouvement social, qui jette des ponts entre nous et les milieux populaires. Je veux aussi incarner ce changement pour jeter des ponts entre socialistes là où le poison présidentialiste nous éloigne les uns des autres.

Mes chers camarades les temps qui viennent seront des temps d’épreuve pour les français. De l’épreuve peut naitre le désespoir ou l’espérance. Mais pour que naisse l’espérance et que celle-ci s’incarne dans notre projet politique, il faudra commencer par être aux côté des français et d’abord des milieux populaires dans cette épreuve.

Ce que je sollicite devant vous, ce n’est pas un marche pied, une estrade, un tremplin, encore moins un rôle. Ce que je sollicite devant vous les militants socialistes, au commencement de ce combat, de cette épreuve que nous traverserons ensemble, c’est l’honneur, en votre nom, d’être en première ligne.

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