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8 mai 2010 6 08 /05 /mai /2010 22:18

Ça s'est passé sur la coopol n°1: le maintien à domicile des personnes âgées

Nous inaugurons cette semaine une nouvelle rubrique: «Ca s'est passé sur la coopol». Le principe? Chaque semaine ou presque, nous repérons un groupe ou une initiative sur la coopol. Ensuite, nous demandons au secrétaire national-e concerné par le sujet de réagir aux questions et propositions des coopains sur le sujet.

C'est le groupe «Pour une politique volontariste de maintien à domicile», animé par Nicolas, adhérent à Paris et aide-soignant de profession, qui inaugure cette rubrique. L'objectif du groupe, qui compte 358 membres? «Formuler des propositions pour le maintien à domicile de nos aînés». Nous avons invité Charlotte Brun, la secrétaire nationale aux personnes âgées, au handicap et  à la dépendance, à réagir aux nombreuses contributions:

Dans ce groupe, les coopains ont abordé de nombreux aspects de la question. Elisabeth, militante à Paris et évaluatrice des réseaux de santé en gérontologie et en soins palliatifs, soulignait le «mille-feuilles» des organismes de financement: conseil général, sécurité sociale, réseaux de santé pour le conseil, mutuelles, CNAV... Un avis partagé par Charlotte Brun. «C'est une proposition que j'ai souvent défendue: celle du guichet unique», explique-t-elle. «Il suffit d'avoir un proche malade, ou d'être soi-même malade pour voir que c'est la croix et la bannière», note la secrétaire nationale.

Prix en maisons de retraites prohibitifs

Autre sujet de préoccupation dans le groupe: le coût du maintien à domicile. Laurent donne l'exemple de sa mère, qui, bien que cotisante à un plan indépendance, a vu sa mutuelle lui refuser sa prise prendre en charge après un cancer, à l'inverse du conseil général. De  plus, les coûts engendrés par le maintien en maison de retraite sont prohibitifs - «de l'ordre de 2.200 euros», précise Charlotte Brun.

Selon elle, il faut «6-7 milliards d'euros» pour «garantir par la solidarité nationale un vrai panier de soins et de services».  Soit environ «deux fois le montant du cadeau fait au restaurateurs».

«Des métiers à inventer»

Une autre piste serait «l'alignement de la contribution sociale généralisée (CSG) retraite sur la CSG des actifs». La taux d'affectation de la CSG à la branche famille de la protection sociales est aujourd'hui de 1,08% sur les revenus salariaux contre 0,10% pour la part qui alimente la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. Le montant espéré: «3 à 4 milliards».

Pour Christian, adhérent à Plouzané (Finistère) les associations manquent de moyens: des bénévoles qui ne peuvent pas tout faire, et des aides trop peu élevées pour couvrir à la fois les besoins structurels et les salaires. Il met en avant le travail de l'auxiliaire de vie, souvent relégué à des prestations de ménage, dont il faut reconsidérer le diplôme. En plus de la «vraie question de revalorisation salariale», l'enjeu porte également sur «la reconnaissance d'un parcours de formation», avec « des métiers à créer, des formations à mettre en place en lien avec la région», explique Charlotte Brun.

Exemples dans les villes de gauche

Concernant l'isolement et la solitude,  Madjid, adhérent de la section numérique propose de mettre la continuité du mode de vie et des habitudes au coeur de la politique de santé du 3e et du 4e âge. Une approche partagée par la secrétaire nationale, qui cite des expériences dans des villes gérées par la gauche - Dijon - «où la maison de retraite est totalement insérée dans le quartier, où il y a des coiffeurs, des théâtres, des maisons de retraites, où l'on oppose pas de manière caricaturale la maison de retraite qui serait à 50 kilomètres de la ville, et la maison qu'on avait avant». Une option  prônée également par Patrick, militant en Seine-et-Marne qui exhorte les pouvoirs publics à intégrer le maintien à domicile à la politique d'urbanisation. Eric cite également l'exemple de Villeurbanne, avec sa politique de soins publics.

Dans la même veine, Madeleine, militante à Limoges, cite une initiative innovante pour rompre la solitude et vieillir de manière solidaire, «La maison des Babayagas», en Seine-Saint-Denis. Le principe? Des personnes âgées qui choisissent un «compagnonnage solidaire» pour «mener notre vie au quotidien dans un lieu privatif, selon nos goûts et habitudes, pour y poursuivre nos activités ainsi que nos relations familiales et amicales», tout en évitant l'isolement.

Concernant l'expression «maintien à domicile», Charlotte Brun explique qu'«il faut préférer le mot soutien, qui permet à la personne d'être actrice de son choix, ce ne sont pas les familles qui maintiennent à domicile quelqu'un, mais la personne qui a envie d'être aidée et accompagnée».

Sur le même sujet

Un entretien avec le sociologue Jean Ennuyer, auteur d'une thèse sur le sujet, concernant le maintien à domicile en Europe, posté par Nicolas, l'animateur du groupe sur la coopol:

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