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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 14:20

Benoît Hamon : « Sarkozy a besoin de faire diversion»

Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, n’a pas tardé à répliquer à l’entrée en campagne pour les régionales du chef de l’Etat au côté de l’UMP.

Propos recueillis par Eric Hacquemand | 30.11.2009, 07h00

La campagne pour les élections régionales de mars est lancée. Samedi, est monté en première ligne en dénonçant fermement devant le conseil national de l’UMP le comportement du , accusé «d’agiter le chiffon rouge (NDLR : de la régularisation des sans-papiers) pour faire remonter le ». Les attaques et l’engagement du chef de l’Etat ont aussitôt suscité une levée de boucliers à gauche. Pour l’ex-premier secrétaire François Hollande, Sarkozy a commis « une faute » en axant la campagne des régionales autour des thèmes de l’identité nationale et de l’immigration. L’ex-candidate à la présidentielle Ségolène Royal a regretté cette « succession d’annonces sur la sécurité, l’immigration, l’identité nationale à quelques mois des élections ». Quant au porte-parole du PS, Benoît Hamon, il dénonce « une grossière manœuvre » du chef de l’Etat.

Nicolas Sarkozy vous accuse d’agiter « le chiffon rouge » de la régularisation des sans-papiers pour faire remonter le FN avant les élections régionales. Que lui répondez-vous ?
Benoît Hamon.
C’est une grossière manœuvre du chef de l’Etat. Nicolas Sarkozy est conscient qu’il ne gagnera pas les élections sur son bilan. Il a donc besoin de faire diversion. Sa famille politique est la seule qui aujourd’hui a rendu service à l’extrême droite en mettant en œuvre ses idées. On vient nous chercher mauvaise querelle, alors que ce gouvernement comprend un ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration et qu’il applique des pans entiers du programme du FN. C’est un comble tout de même !

Mais le PS est-il favorable à une régularisation « massive » des sans-papiers comme l’a dit le chef de l’Etat ?
Martine Aubry n’a jamais dit cela. Elle n’a jamais parlé de généralisation, mais simplement d’une régularisation large sur critères. Par exemple, quand on est un travailleur sans papiers et que l’on paye des cotisations, des impôts, il est logique d’obtenir une carte de séjour. Nicolas Sarkozy ment et instrumentalise comme le fait Marine Le Pen le « péril » d’une immigration massive en stigmatisant l’étranger. Mais celui qui casse le modèle social français aujourd’hui, ce n’est pas l’immigré mais le président lui-même.

Nicolas Sarkozy s’en est pris directement à Martine Aubry…
Son animosité à l’égard du PS grandit. Elle est le signe de la fébrilité du pouvoir confronté à son échec et d’un président devenu celui d’un clan, d’une faction.

Pourtant, le président de la République s’appuie sur son bilan pour transformer les régionales en scrutin national…
En réalité, Nicolas Sarkozy défend ses réformes mais pas son bilan. Et pour cause : il n’y a pas de résultats en matière de recul du chômage, de croissance, de lutte contre l’échec scolaire, de sécurité… Il vante sa méthode parce que la droite n’a pas grand-chose d’autre à proposer dans les régions. Elle est contrainte d’aller chercher Nicolas Sarkozy comme chef de campagne. C’est un aveu d’impuissance. Les Français veulent-ils du Sarkozy à Paris et du Sarkozy dans les 22 régions ? Voilà la question à laquelle les électeurs devront répondre.

Lors des dernières élections européennes, on vous a reproché de trop compter sur le vote sanction. N’êtes-vous pas en train de retomber dans le même travers ?
Pas du tout. Nos candidats se préoccupent d’abord d’avoir des programmes régionaux. Les régions sont les meilleurs amortissements sociaux de la crise. S’il n’y avait pas eu des régions de gauche, les conséquences de cette crise sur les conditions de vie des Français auraient été encore plus douloureuses. Notre ambition, c’est de nous battre d’abord sur nos projets. Mais le PS n’a peur d’aucun débat.

Le PS est-il en mesure de garder les 20 régions métropolitaines, sur 22 qu’il détient ?
Nous partons avec l’objectif de garder toutes les régions. Mais que les choses soient claires. Si le PS en gagne 18 et la droite 4, ce sera difficile de nous dire que l’UMP a gagné.

 

Le Parisien

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