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30 mai 2015 6 30 /05 /mai /2015 21:40
Congrès fédéral du PS Val-d'Oise : Théâtre d'ombres, ambiguïtés et condescendance

Le congrès fédéral du Parti Socialiste du Val-d'Oise se réunissait vendredi 29 mai 2015 à Bouffémont.

Bien que se séparant fort tardivement, les délégués des sections au congrès sont cependant repartis sans connaître les noms des représentants des motions  A, C et D aux instances fédérales et sans avoir non plus, validé les instances fédérales du PS 95.

Seule la motion B a énoncé sa liste devant les délégués - vous la trouverez en cliquant ici.

Encore une entorse à nos statuts, il faut dire que cela semble être devenu une marque de fabrique depuis que notre Premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, expliquait voici quelques mois que les statuts du PS sont "indicatifs"...

Sans surprise Rachid Temal s’est en revanche fait connaître comme candidat à sa succession comme 1er fédéral, pour la motion A (et soutenu de manière tout aussi attendu, c’est le cas de le dire,  par les mandataires fédéraux des motions C et D).

Candidature qu’il avait déjà annoncé en utilisant pour cela le fichier fédéral à sa seule disposition dans la semaine  précédente. En revanche Adélaïde Piazzi, secrétaire fédérale à la vie associative et citoyenne et secrétaire de section de Montmorency annonçait à l’occasion de ce congrès fédéral, respectueuse des statuts, sa candidature face à celle de Rachid Temal.

Le temps du débat sur les conditions de la direction de notre fédération s’ouvre dès lors et nous comptons bien sur la majorité fédérale pour ne pas l’étouffer, comme elle l’a fait pour le débat sur le rapport d’activité fédérale que nous avons tous découverts deux jours avant le vote sans qu’il corresponde aucunement à la réalité vécue par les secrétaires fédéraux, les secrétaires de section ou encore les candidats aux élections départementales. Un tel débat aurait mis à jour que notre fédération n'a jamais su et même voulu tirer les enseignements des scrutins perdus, elle n'a jamais voulu trancher les débats existant entre socialistes, n'a jamais su surmonter l'éloignement dramatique de la société civile et de nos partenaires politiques, ne s'est pas préoccupé du devenir territorial du département du Val-d'Oise...

Si Rachid Temal porte haut et fort d’avoir assaini des pratiques peu recommandables de certains dirigeants de section force est de constater que le travail est loin d’être achevé comme nous avons pu malheureusement le lire dans Le Parisien le lendemain des votes. Aussi nous n'avons pas soutenu la proposition d'annuler le vote sur les motions le 21 mai 2015 dans la section de Garges-lès-Gonesse. Cette fausse bonne idée conduit à fonder une une jurisprudence aux termes de laquelle tout individu mal intentionné - il en existe - obtiendrait gain de cause en créant un incident lors des opérations de vote et obtiendrait ainsi d’ invalider un scrutin qu’il envisageait défavorable. Nous aurions souhaité qu'au-delà de la nécessaire convocation de la commission des conflits, sur ce sujet, le congrès fédéral se prononce sur la suspension à titre conservatoire du camarade qui a proféré des menaces et commis des dégradations, comportement inacceptable et indigne d'un socialiste, qui - rappelons-le - a nécessité le déplacement des forces de l’ordre.

Pour le reste ce congrès fédéral, confronté à l'ambiguïté de leur orientation politique et à un bilan départemental discutable, aura laissé les responsables de la motion A du Val-d'Oise entre condescendance et mépris voir, agressivité, évitant tout réel débat de fond, à l'exception de Michel Coffineau, ancien Maire de Bouffémont qui a interpelé ses camarades en leur demandant de s'interroger si dans le dialogue social il était préférable de faire confiance aux syndicats de salariés ou au patronat, ou encore d'Alain Richard, qui a démontré que cette petite musique n'était pas au niveau des enjeux, et si nous pouvions collectivement nous élever et nous concentrer sur le débat d'idées et les enjeux territoriaux, nous nous grandirions.

S'agissant des enjeux électoraux à venir, nous pourrions commencer avec une composition exemplaire de la liste régionale :

  • Pas de mandat exécutif ou parlementaire pour figurer sur la liste,
  • Une analyse sérieuse du travail de tout (e) sortant (e) qui solliciterait une nouvelle investiture,
  • Une réelle représentation territoriale,
  • Le strict équilibre issu du congrès.

Cela suppose la transparence et un appel à candidatures territorialisé par exemple, bref un bouleversement des pratiques habituelles de composition de listes. Mais nous gagnerions tant en crédibilité.

Tous les sujets que nous avons posés sont restés lettre morte. Notre mandataire fédéral, Frédéric Faravel, avait pourtant bien tracé les enjeux de la soirée. Après avoir remercié les 170 signataires valdoisiens de la motion B et 314 militants qui ont voté pour elle, il a souligné le bon accueil des secrétaires et des militants dans les sections qui ont ainsi  permis un débat de qualité. Même s’il y a eu quelques rares sections (Magny, Menucourt, Courdimanche et Saint-Leu) qui ont évité l'organisation de débats pluralistes, ce qui est un triste constat pour le grand parti socialiste et démocratique que nous devrions être.

L’agressivité de la motion A était d’autant moins compréhensive qu’Il n'a jamais été question pour nous de contester les résultats : au niveau national comme au niveau fédéral, la motion A est très largement majoritaire. Après le diagnostique de la participation est sévère pour la motion de la direction sortante qui perd plus de 240 suffrages depuis le congrès de Toulouse. Et si les départs du PS ont depuis le précédent congrès affecté toutes les sensibilités du PS, ils ont largement touché la gauche du PS et n'expliquent donc pas les défections en défaveur de la direction sortante. Ainsi, si l'on se réfère aux 230 voix de la motion 3 "Maintenant la Gauche" en 2012 (et les départs qui l'ont touché depuis), c'est bel et bien la motion B "à gauche pour gagner !" qui a connu une dynamique féconde, bien qu'insuffisante pour l'emporter. Cette dynamique, cette progression, c'est le résultat d'une éthique du débat et de la sincérité des convictions.

La motion A est majoritaire : félicitons les, les difficultés ne font évidemment que commencer. En effet, nous attendions un "congrès de clarification", Jean-Christophe Cambadélis (réélu avec le soutien des motions A, C et D et qui perd sur cette base plus de 120 voix par rapport aux motions dans le Val-d'Oise) la proclame à qui veut l'entendre. Pourtant, elle n'a pas eu lieu !

La motion B a défendu des positions cohérentes et précises, développées depuis 3 ans par certains et reprises depuis plus d'un an par un rassemblement toujours plus large : elle n'a pas convaincu suffisamment de socialistes.

Mais maintenant que la motion A est majoritaire, quelle orientation va-t-elle mettre en oeuvre ?

  • Celle de Luc Broussy ou de Rachid Temal, qui exigent un soutien absolu à la politique économique du gouvernement et la fin des débats et des critiques ? ou celle de Michel Coffineau qui plaide pour infléchir la politique économique et sociale du gouvernement ?
  • Celle de Gérard Collomb, maire de Lyon, qui rejette l'encadrement des loyers, pourtant revendiqué par la motion A ? ou celle de Martine Aubry, maire de Lille, qui réclame son application au plus vite ?
  • Celle de Michel Sapin, qui explique que la réforme de la CSG, puis sa fusion avec l'impôt sur le revenu, défendues par la motion A, sont impossibles ? ou celle de Jean-Marc Germain et Pierre-Alain Muet, qui ont expliqué tout au long du congrès qu'ils étaient prêt à nouveau à ne pas voter les textes du gouvernement si c'était nécessaire ?

Pour notre part, nous serons d'une vigilance tatillonne pour que les orientations et propositions communes à toutes les motions - et il y en a quelques unes - soient réellement relayées par la future direction du parti, qu'elles trouvent une concrétisation au parlement, et qu'in fine ce congrès soit autre chose qu'un théâtre d'ombres, où l'on aurait menti aux militants, pour faire des pré-synthèses de faux semblants. Si notre parti restait défaillant, la pente de la défaite n'en serait que plus rude...!

Au niveau du département, la fédération du Val-d'Oise du PS mérite mieux que ce qui s'est fait depuis deux ans et demi.

Elle a besoin d'un nouveau projet fédéral de reconstruction du parti, qui mette au coeur de ses objectifs le débat politique, l'avenir du Val-d'Oise et une stratégie d'avenir pour ses territoires dans un contexte mouvant entre réforme territoriale et Grand Paris, la formation des militants et la convivialité entre camarades... Nous devons retrouver notre capacité à parler aux partenaires de gauche, aux syndicats, aux associations.

Pour cela, nous sommes disponibles et c'est dans cet esprit qu'avec Adélaïde Piazzi nous proposerons une voie nouvelle aux socialistes valdoisiens.

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