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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 14:39
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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 13:36

Arthur Nazaret - Le Journal du Dimanche - jeudi 13 décembre 2012

Ceux qui aimeraient infléchir la ligne du gouvernement, de l’aile gauche du PS au Front de gauche, se sont retrouvés mercredi soir pour un premier dialogue.

Pierre-Laurent-et-Emmanuel-Maurel.jpg

Pierre Laurent et Emmanuel Maurel se sont retrouvés mercredi soir. (Maxppp)

Pas l’union mais une réunion

Et un début de dialogue entre l’aile gauche du PS et le Front de gauche, en passant par les écolos. Mercredi soir, à la sortie de ce colloque qui se tenait dans une salle parisienne, Emmanuel Maurel, le nouveau leader de l’aile gauche du PS, a le sourire aux lèvres. "C’est la première fois depuis qu’on est au pouvoir qu’il y a tous les partis de gauche autour d’une table", se félicite-t-il, avant d’en faire beaucoup sur la "qualité" du discours de Pierre Laurent, "très précis", "très bon". En plus de la présence du patron du PCF, Martine Billard, la co-présidente du Parti de Gauche, Denis Baupin pour EELV, quelques économistes et autres politiques se sont réunis à l’invitation de Marie-Noëlle Lienemann et du club Gauche Avenir lors d’une soirée animée par l’ancien ministre de Mitterrand, Paul Quilès. Au menu, débat sur la relance et sur le rapport Gallois pour cette gauche ou ces gauches qui goûtent peu à la social-démocratie sauce Hollande.

"Rien de grand dans ce pays ne se fait sans l’unité de la gauche", entame Maurel alors que le Front de gauche s’oppose de plus en plus à un gouvernement auquel il ne participe pas. "Rien ne serait pire que de créer une frontière artificielle", entre gauche responsable et gauche protestataire poursuit le leader du courant Maintenant la gauche. Contre un "renversement d’alliance" et la création d’une hypothétique "troisième force" entre un "centre introuvable" et une "gauche qui renoncerait à être elle-même", Maurel joue donc l’unité à un moment où ceux qui refusent la ligne "social défaitiste", comme il la qualifie, peine à se faire entendre et à peser. Cette réunion, veut-il croire, marque "le début d’un processus de convergence".

"Le dialogue à gauche est urgent"

Dans une soirée où les mots "nationalisation" ou "interdiction des licenciements boursiers" ont le vent en poupe quand ceux de "rapport Gallois" ou "pacte de compétitivité" cristallisent le rejet, Maurel, après avoir plaidé pour "un choc de solidarité", conclut sa rapide intervention sous les applaudissements de Pierre Laurent. "Le dialogue à gauche est urgent pour trouver des issues à la crise", explique le patron des communistes qui souligne au passage "son plaisir d’être ici".

Jusque-là, difficile de dire que les propositions du PCF ou ses amendements ont trouvé une oreille attentive du côté de la majorité. Et le dialogue entre direction du PS et direction du PC reste plus que poussif. "Le gouvernement devrait être un peu moins à l'écoute des grands patrons et plus à l'écoute de nos propositions", avertissait-il en novembre dernier dans une interview au JDD. Durant son intervention, Laurent exprime un "regret" : il voudrait que la gauche "cesse de fonctionner comme nous le faisons, comme si le débat était clos par les 60 engagements" de François Hollande. "Les idées, les débats, les forces existent pour d’autres choix que ceux faits aujourd’hui. Il faut se mettre en mouvement", pousse Laurent qui voudrait que le gouvernement entende plus les "forces sociales" que Mittal et les "pigeons".

"Nous devons travailler à une alternative, au rassemblement de la gauche et faire des contre-propositions", défend Marie-Noëlle Lienemann qui rêve d’un "nouveau Front populaire". Maurel, Lienemann, Laurent tentent de tirer le gouvernement à gauche quand le PG de Mélenchon ne croit pas cela possible. Alors ce rendez-vous? "Ce n’est pas un grand Front populaire. On se retrouve par moment avec d’autres forces", relativise la co-présidente du Parti de gauche. Invité, Jean-Luc Mélenchon n’est finalement pas venu. Mais les ponts avec Maurel, qui fut son stagiaire au Sénat, et avec Lienemann, qui fut sa complice de courant au sein du PS, ne sont pas rompus. Les trois compères ont très récemment déjeuné ensemble.

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13 décembre 2012 4 13 /12 /décembre /2012 10:58

logo_europe_1.jpglogos_GA_12-12-2012-copie-1.jpgEurope 1 - Par Fabienne Cosnay et Camille Langlade - publié le 13 décembre 2012 à 09h54

L'objectif est de préparer une alternative, en vue de la deuxième partie du quinquennat Hollande.

L'INFO. La scène est devenue très rare depuis l'arrivée de François Hollande à l'Elysée. Un peu plus de 200 socialistes, écologistes et membres du Front de gauche se sont réunis mercredi soir, à Paris, lors d'un colloque unitaire du Club "Gauche Avenir".

Emmanuel-Maurel JDDLes meneurs. Se sont notamment succédé à la tribune la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, la co-présidente du Parti de gauche Martine Billard, le secrétaire national du Parti Communiste Français, Pierre Laurent, des représentants de l'aile gauche du PS, comme Emmanuel Maurel et plusieurs élus écologistes.

Un coup de pression à Hollande. Le tournant social-libéral engagé par François Hollande est très mal passé au sein de l'aile gauche du PS, des écolos et du Front de gauche. "Il y a eu un choc de compétitivité, dont acte, tous ceux qui sont là pensent qu'il faut un choc de confiance à destination du peuple de gauche avec des marqueurs sur le pouvoir d'achat, les services publics, la redistribution". "La période exige de changer de braquet", résume le député PS Jérôme Guedj.

pierre laurentL'objectif, préparer une alternative. Il s'agit de "rassembler une majorité à gauche" pour "préparer une alternative". Manière pour l'aile gauche de renouer le dialogue pour peser plus lourd dans le gouvernement, notamment en vue de la deuxième partie du quinquennat. Une démarche rendue nécessaire par la "crainte" d'un rapprochement du PS et des centristes, selon la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann.

La phrase à retenir. "Sans être un contre-gouvernement, on veut créer un rassemblement permanent des forces de gauche reposant sur la stratégie du Front populaire", explique Marie-Noëlle Lienemann. "Si, demain, la situation sociale se tend, François Hollande n'aura d'autre choix que de se tourner vers sa gauche".

Montebourg_Florange-copie-1.jpgMontebourg les conforte. Dans le dernier classement Ifop des personnalités politiques pour Paris Match, Arnaud Montebourg voit sa cote de popularité progresser de 9 points. Le ministre du Redressement productif revigore ainsi la gauche de la gauche sur les attentes des Français.

Un colloque, et après ? Les propositions avancées lors de ce colloque, seront rendues publiques la semaine prochaine et seront transmises à François Hollande et au gouvernement Ayrault.

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 20:15
PARIS, 12 déc 2012 (AFP) - Le club Gauche Avenir, animé notamment par les socialistes Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, a repris mercredi ses travaux après quelques mois d'interruption pendant l'élection
présidentielle, pour "réussir le changement".

"Nous reprenons les travaux du club avec comme ligne politique de rassembler la gauche pour réussir le changement pour lequel les électeurs ont voté", a déclaré Paul Quilès.
Les participants parmi lesquels Martine Billard (Parti de gauche), Pierre Laurent (PCF), Emmanuel Maurel et Christian Eckert (PS) ou encore Denis Baupin (EELV) étaient réunis à Paris mercredi pour discuter du thème "compétitivité, emploi, redressement industriel: quelles alternatives?".
"Gauche avenir est un club, ce n'est pas un parti", a rappelé Paul Quilès qui précise que la "vocation (du club) est de montrer qu'il y a des points communs à la gauche".

"Nous sommes dans la stratégie d'un nouveau Front populaire", a ajouté Marie-Noëlle Lienemann. "Nous ne sommes pas un courant de l'aile gauche du PS. Nous sommes un courant d'unité des forces de gauche", a-t-elle ajouté.
"Nous reprenons les travaux du club avec comme ligne politique de rassembler la gauche pour réussir le changement pour lequel les électeurs ont voté", a déclaré M. Quilès.
L'objectif du club est de "produire des propositions communes qui seront rendues publiques et transmises aux dirigeants de gauche de ce pays", a expliqué Mme Lienemann qui souligne qu' "en face, les oppositions de droite s'organisent".

Créé en mai 2007 après la défaite de la gauche à la présidentielle, "Gauche Avenir" regroupe des personnalités notamment du PS, du PCF, du Parti de gauche et de la société civile.
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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 18:00

logo_MLG_95-copie-1.jpgnouveau-logo-psChers Amis, Chers Camarades,

Après un congrès, qui aura finalement donné plus de temps à la phase de désignation du Premier Secrétaire Fédéral qu'au débat d'idées, nous estimons avoir marqué des points importants durant la période.

Notre motion "Maintenant la Gauche" (n°3) est arrivée deuxième au suffrage des militants, recueillant près de 14% de leurs suffrages au niveau national et 16% au niveau départemental. La candidature d'Emmanuel Maurel au poste de Premier Secrétaire National a rassemblé 28% des suffrages, le meilleur score jamais réalisé par "l'aile gauche" du Parti Socialiste ; notre candidate départementale, Adélaïde Piazzi, a également réuni plus de voix sur son nom que la motion 3 elle-même.

La tonalité du Congrès de Toulouse en a été réellement influencée, avec des responsables socialistes qui adoptaient une posture offensive sur les questions économiques, sociales et démocratiques.

Cette tonalité a été contredite par l'annonce du "Pacte de Compétitivité", comme si une "motion 6" - le rapport Gallois - s'était subrepticement immiscée dans une synthèse socialiste qui n'avait pas eu lieu.

Cependant, nous continuons de porter les principaux axes du débat politique - demande d'une campagne nationale pour le droit de vote des étrangers, offensive pour la nationalisation temporaire de Florange et Petroplus, exigence de contreparties des entreprises pour le "Pacte de Compétitivité", vigilance dans le débat européen - et nous pouvons constater que nos expressions publiques sont en résonance avec la gauche sociale et politique.

C'est dans ce contexte général que nous vous proposons de réunir la première assemblée générale valdoisienne de la motion 3 "Maintenant la Gauche" :

Mardi 18 Décembre 2012

à 20h30

Centre Socio-Culturel Louis-Aragon
à GONESSE

  20 bis, avenue François-Mitterrand

plan et invitation à télécharger

Nous aborderons à l'ordre du jour :

  1. situation politique nationale et départementale ;
  2. organisation du courant "Maintenant la Gauche" ;
  3. Travail sur les territoires du Val-d'Oise ;
  4. questions diverses.

A une semaine des fêtes de Noël, nous en profiterons évidemment pour conclure la soirée autour du verre de l'amitié (vous pouvez apporter jus de fruits, boissons diverses, plats sucrés et salés), l'occasion pour nous de remercier une nouvelle fois Emmanuel Maurel et Adélaïde Piazzi pour leur engagement intense depuis plusieurs mois.

Comptant sur votre présence nombreuse,

Amitiés socialistes,

Frédéric FARAVEL
Mandataire fédéral de la motion 3

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 08:50

Invité par La Chaîne Parlementaire à réagir sur le plan de restructuration de Sanofi, Jérôme Guedj a indiqué être pour l’affirmation par la gauche aux responsabilités du fait que l’État peut, que l’État veut pouvoir : «Nous devons réfléchir à une législation qui pourrait dissuader, pénaliser financièrement, voire interdire les licenciements boursiers» !

Revoir l’intervention (début à 6’30”)


Ça Vous Regarde : l’Info : Journal du soir du... par LCP

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12 décembre 2012 3 12 /12 /décembre /2012 08:19

Tribune de Paul Quilès* et Bernard Norlain** publiée par Le Figaro dans son édition du 11 décembre 2012

logo_global_zero.pngDans une terrible indifférence, la conférence sur la création d’une « zone exempte d’armes nucléaires » au Moyen Orient, qui devait se tenir à Helsinki à la fin de l’année, vient d’être annulée et reportée sine die par les États-Unis. C’était pourtant là une occasion forte d’aider à la recherche de la paix et de la stabilité de la région.

En 2010, la Conférence des États parties du TNP (Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires) avait prévu d’organiser en 2012 un sommet où devaient se rencontrer l’ensemble des pays du Moyen Orient. L’enjeu, visionnaire et pragmatique, était d’établir une zone libre de toute arme nucléaire dans la région, comme il en existe déjà en Afrique, en Asie centrale, en Amérique latine ou encore en Asie du sud-est.

Soutenue par les Nations unies et l’Agence internationale à l’énergie atomique, un tel processus visait à mettre autour d’une même table les pays arabes, Israël et l’Iran et à faire usage de la diplomatie pour trouver des réponses à la question particulièrement sensible du nucléaire militaire dans la région.

L’argumentation développée par les Américains pour annuler cette conférence, qui n’a fait l’objet d’aucun commentaire significatif, paraît tout à fait aberrante : les conditions de stabilité régionale ne seraient pas suffisantes. Or, la conférence prévue à Helsinki devait précisément être un moyen pour contribuer à la stabilité régionale ; elle devait en être le vecteur et non la conséquence. Dans une région chroniquement instable, il est absurde de poser la stabilité comme précondition, sauf, bien entendu, si l’on ne souhaite pas favoriser la diplomatie dans ce domaine.

Helsinki, où est né l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) pendant la Guerre froide, devait être un nouveau symbole de dialogue entre pays ennemis, afin de favoriser la coopération plutôt que la confrontation et decontrer la fuite en avant d’un autre âge que constitue la course aux armements nucléaires.

Au Moyen Orient, en proie aux appétits de domination régionale, la question est des plus urgentes. Le développement nucléaire iranien continue de tendre les relations entre les acteurs régionaux. Le principal dirigeant israélien, dont la majorité pourrait être reconduite en janvier 2013, continue à parler de frappe aérienne contre l’Iran et certains pays arabes, Arabie saoudite en tête, n’excluent pas de développer leurs propres programmes nucléaires militaires pour contrer Téhéran.

Bien sûr, il n’est pas évident d’imaginer les représentants d’Israël et de l’Iran autour d’une même table : un État qui ne reconnait pas disposer d’un arsenal nucléaire et un autre qui réfute sa tentative d’en constituer un. C’est pourtant le moment de se souvenir de la fameuse phrase de Sénèque : “Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile ” !

La voie d’une nucléarisation militaire régionale serait désastreuse et celle d’une attaque israélienne tout à fait hasardeuse. La diplomatie entre les différentes parties devrait impérativement prévaloir sur ces deux dangereuses perspectives.L’annulation de la conférence d’Helsinki est une terrible occasion manquée, qui pourrait être lourde de conséquences pour l’avenir de la région.

Inquiet de ces développements, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a appelé à la tenue du sommet début 2013. Mais il est à craindre que les agendas des uns et des autres ne coïncident pas avec sa proposition et qu’elle ne devienne qu’un vœu pieu. Pourtant, plus qu’une nécessité, cette conférence est indispensable pour éviter de nouvelles confrontations militaires ou l’établissement de puissances nucléaires dans la région la plus instable de la planète. La France et l’Europe s’honoreraient en exigeant sa tenue dans les plus brefs délais.

———

* Paul Quilès a été ministre de la défense et président de la Commission de la défense de l’Assemblée nationale.

** Bernard Norlain est général (en retraite) de l’Armée de l’air. Il a été commandant de la Force aérienne de combat.

Tous deux sont signataires de l’appel de « Global Zero » pour un désarmement nucléaire multilatéral. (vous pouvez signer la déclaration en ligne>>>)

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10 décembre 2012 1 10 /12 /décembre /2012 13:25

Écrit par Vincent Kerrault 

flormittalL’enfumage du gouvernement par le groupe Arcelor-Mittal met les socialistes au pied du mur : choisir une stratégie industrielle offensive et risquée, ou assumer la désindustrialisation du pays. Dans un cas comme dans l’autre, ils doivent maintenant assumer un vrai choix devant les Français.

Inutile de tourner autour du pot, ou de prendre des précautions de langage : l’accord passé entre le gouvernement français et le groupe Arcelor-Mittal est un fiasco pour la majorité socialiste. Jean-Marc Ayrault s’est fait rouler dans la farine, il doit maintenant réagir, ou en tirer les conséquences.

La séquence parait a posteriori aussi surréaliste, mais bien moins drôle, que la bataille Copé-Fillon à l’UMP. Le devenir des métallos de Florange est un symbole depuis la campagne présidentielle : symbole d’un Sarkozy qui promet plus qu’il ne tient, symbole d’un candidat socialiste debout sur une camionnette à l’écoute des ouvriers, symbole d’une industrie française qu’Arnaud Montebourg veut sauver, symbole de la lutte sans merci que le gouvernement mènera contre les patrons-voyous qui ferment des sites pourtant rentables au prétexte qu’ils le sont moins que d’autres ailleurs.

Malgré ce contexte particulier, attirant l’attention médiatique et la compassion des Français, le gouvernement a réussi en l’espace de quelques jours à montrer l’étendue de son amateurisme et de sa naïveté face au groupe sidérurgiste. Nationalisation temporaire, puis Montebourg sur la touche, puis accord a minima suivi d’un cocorico absurde du premier ministre face à la stupéfaction des syndicalistes, et maintenant le coup de grâce assené par Arcelor-Mittal se débarrassant comme d’un vulgaire déchet du projet Ulcos, unique planche de salut prévue par le gouvernement en vue du redémarrage des hauts fourneaux de Florange.

Une partie du parti socialiste prend fait et cause pour les salariés, et plaide pour la solution de nationalisation. Le reste, effrayé de sa propre audace de la semaine dernière, se défausse en faisant rimer nationalisation avec arme de dissuasion qu’il est bien évidemment absurde d’envisager sérieusement : belle dissuasion que voilà ! Espérons que cela n’est pas la façon dont le président Hollande considère la dissuasion nucléaire : la crédibilité d’une arme suppose que son détenteur soit prêt à l’utiliser !

Compétents ? Conscients ? Conséquents ?

Toute cette séquence ouvre un abîme de réflexions quant à la nature réelle du pouvoir socialiste de 2012. On peut faire un procès d’incompétence tout d’abord. Les ouvriers de Florange ne défendaient pas uniquement leurs emplois. La fixation sur le redémarrage des hauts-fourneaux, là où l’acier est fabriqué et pas seulement transformé en boites de conserves ou autres produits semi-finis, n’est pas anodine : c’est l’industrie, le métier, qui compte, pas seulement le contrat de travail. Comment le gouvernement a-t-il pu croire satisfaire les syndicats en signant un accord ne prévoyant pas formellement le redémarrage des hauts-fourneaux ? Comment a-t-il pu faire dépendre ce redémarrage d’un projet dont Arcelor-Mittal pouvait, sans contrevenir à l’accord, abandonner ?

Après l’incompétence vient l’inconscience. Nationalisation partielle présentée par Arnaud Montebourg à l’Assemblée nationale, repreneur annoncé et puis, quelques jours plus tard, on découvre la position du Premier ministre, et celle de Bercy : ce n’était que pour faire peur à Mittal, un chiffon rouge agité, mais évidemment aucune personne sérieuse ne pouvait considérer une minute cette solution comme une option crédible ! Quoi ? Un ministre de la République présente devant l’Assemblée nationale l’hypothèse d’une nationalisation temporaire et ce n’était pas pour le Premier ministre une option sérieuse ? Joue-t-on ainsi avec l’espérance des ouvriers de Florange, avec la colère anticipée du Médef, avec les réactions internationales sur l’orientation politique de la France ? Trop cher, nous dit-on aujourd’hui ? N’avait-on pas fait le calcul avant que de laisser Arnaud Montebourg parler ?

Tout ceci dénote une inconséquence crasse, un mépris des hauts-fonctionnaires des cabinets ministériels pour le petit peuple qu’on amuse à bon compte, tout en se délectant à l’avance de la mine piteuse que fera le ministre trop beau-parleur désavoué à l’heure des choix sérieux. Règlements de compte entre étages à Bercy ! Mais, de fait, un mépris égal pour la démocratie et les représentants élus à l’Assemblée nationale, pour les médias, pour le peuple de France pour qui le devenir de Florange est on ne peut plus sérieux. Une inconséquence aussi vis-à-vis de l’industrie que l’on dit vouloir redresser mais qu’au fond on ne connait pas et qu’on serait bien incapable de diriger si d’aventure elle devenait subitement entreprise publique !

L’ironie de l’histoire…

Car enfin, quelle est l’orientation de ce gouvernement ? On promet de réindustrialiser, mais avec un ministre dont le seul portefeuille est manifestement celui de la parole ! Quel cap ? Quels moyens ? Les socialistes doivent maintenant choisir.

La difficulté est que ces questions sérieuses ont été trop longtemps laissées sous le tapis. Usinor et Sacilor furent nationalisées en 1981, ce qui n’a d’ailleurs manifestement pas ruiné leurs actionnaires de l’époque, la famille Wendel : celle du baron Seillière futur patron du Medef, qui détenait une large part de la sidérurgie française avant Mitterrand. Puis, fusionnées, elles furent privatisées par Juppé en 1995 en continuation d’un projet préparé sous la seconde cohabitation par le premier ministre Balladur et son ministre de l’industrie Madelin. L’entreprise valait cher, à l’époque. Ensuite, ce fut l’heure de l’Europe, du « big is beautiful », il fallait des champions plus gros pour peser dans la compétition internationale. Les grands groupes français achetaient des entreprises partout dans le monde, on se souvient d’EDF en Allemagne, au Royaume-Uni, du Vivendi de Messier… Côté sidérurgie, ça a été en 2001-2002 la fusion d’Usinor-Sacilor avec un groupe luxembourgeois et un espagnol pour réaliser le champion Arcelor. A l’époque, Jospin était premier ministre, DSK à l’économie et à l’industrie, Francis Mer patron du groupe, bientôt fugace ministre lui-aussi sous Raffarin après le 21 avril… A l’époque déjà, un plan stratégique prévoyait la fermeture de Florange en 2009 ou 2010…Et l’inquiétude des syndicats, jamais écoutés bien sûr : comment un ouvrier de la CGT pourrait-il avoir raison contre tous ces brillants esprits issus de l’ENA ou du Corps des Mines ?

Arcelor ! Né en 2002, mort en 2009 : beau champion européen que ce champion-là, qui vit 7 ans et tombe comme une merde sous le coup de l’OPA hostile lancée par Mittal. Pour plus de 25 milliards d’euros quand même : les actionnaires privés d’Arcelor de l’époque doivent encore avoir quelques beaux restes dans leurs comptes en Suisse, contrairement aux ouvriers du groupe...

Pour l’anecdote, une des branches du groupe devait être vendue car pas assez rentable. C’était en 2002. Cela concernait CMI, aujourd’hui Cockerill Maintenance et Ingénierie, un des restes du grand groupe Cockerill, étendard historique de la sidérurgie belge de Liège. Bernard Serin, patron de la branche belge d’Usinor-Sacilor, opposé à la création du grand machin Arcelor, propose alors de reprendre personnellement CMI plutôt que de le laisser vendre à la découpe. CMI est aujourd’hui rentable, et cité comme potentiel candidat à la reprise de Florange : ironie de l’histoire qui privilégie manifestement les vrais patrons industriels aux combinazione des actionnaires internationaux alliés aux administrations publiques infestées par l’idéologie libérale. Ou celle, non moins dangereuse, que nous avions dénoncée il y a dix ans déjà, du social-défaitisme. Vingt ans d’incurie politique, vingt ans de laisser faire et d’impuissance résumée par Lionel Jospin dans son fameux « l’Etat ne peut pas tout » : voilà ce que l’on doit aujourd’hui, soit continuer, soit stopper.

L’heure des choix.

Nommer Montebourg au gouvernement ne sert à rien s’il n’y a pas de ligne commune, mais qui va produire une ligne, aujourd’hui ? Il est difficile, hélas, de faire confiance à Jean-Marc Ayrault et François Hollande pour réaliser, dans l’urgence, l’aggiornamento nécessaire de la gauche. Un aggiornamento qui n’est pas l’abandon du « surmoi marxiste », depuis longtemps enterré, mais l’abandon du social-défaitisme.

Chirac, Sarkozy et Hollande sont plus proches qu’il n’y parait, derrière des orientations politiques opposées. Tous trois ont le don de louvoyer, de chercher des compromis improbables, des synthèses artificielles. Ce sont les champions de la subtilité politique, du tout et son contraire, affirmé avec des styles spécifiques, et un centre de gravité idéologique bien entendu très différent. Maladie de la démocratie médiatique moderne ? Punition méritée pour un peuple français ingouvernable ? Questions passionnantes qu’il faudrait approfondir dans un autre cadre ! Quoi qu’il en soit, pendant toutes ces présidences pleines d’un gloubi-boulga idéologique indigeste, l’air du temps fut au désengagement de l’Etat, et il n’est pas facile de réinventer aujourd’hui une politique industrielle.

On pourrait ici proposer quelques pistes. D’abord, ne pas tout confondre. Car enfin, on parle des 600 de Florange, mais qu’en est-il des millions d’autres, intérimaires, précaires, employés de petites PME et de sous-traitants ? Sans leader syndicat talentueux, sans usine emblématique, sans médias, abandonnés de tous ! La politique sociale est une chose, la politique industrielle en est une autre. Et au sein de la politique industrielle, il y a des actions générales, utiles à toute l’industrie, et des actions spécifiques par filière.

Au niveau de la politique générale, s’il n’est pas du devoir de l’Etat de nationaliser toute entreprise qui licencie, le gouvernement peut par contre faire passer la loi promise (à Florange !) sur l’obligation de chercher un repreneur pour un site destiné à être fermé. Il peut aussi interdire les licenciements sur les sites rentables, ou encore développer enfin la démocratie sociale de telle sorte que les représentants des personnels pèsent enfin dans les choix stratégiques des entreprises privées.

Après, il peut exister des filières véritablement stratégiques. La sidérurgie est-elle une activité de cette nature ? On aurait tendance à répondre oui. Si le gouvernement pense que non (après-tout, on a fini par fermer toutes les mines de charbon), il pouvait l’expliquer aux Français, et aux salariés de Florange. Ayrault, ou Sarkozy avant lui, auraient pu avoir ce courage, et dire : « Je ne pense pas que préserver ces hauts-fourneaux soit stratégique pour la France donc ne vous faites pas d’illusion, je ne vous suis pas sur la revendication de redémarrer les hauts-fourneaux. Cette décision est du ressort de votre entreprise, pas du gouvernement. Par contre, nous allons nous battre avec vous pour éviter les licenciements ». A l’inverse, si cette activité est stratégique, si l’industrie française est véritablement au cœur de l’orientation du gouvernement, alors il faut que l’Etat se dote d’outils politiques à la hauteur des enjeux. La nationalisation est une possibilité, et pas seulement de façon temporaire ! Les prises de participation sont également une option, le fonds stratégique pour l’industrie, qui devient la fameuse banque publique de l’industrie, est justement là pour ça. Cela suppose que l’état actionnaire agisse au nom d’une politique industrielle, et pas uniquement comme un actionnaire privé lambda cherchant à optimiser la rentabilité de son capital. On n’en prend hélas pas le chemin, avec l’annonce de l’abandon par le gouvernement de ses droits de votes particuliers dans EADS/Airbus

Appel de la gauche à la Nationalisation temporaire, et après ?

La gauche peut encore choisir la voie du courage. L’appel à la nationalisation de Florange est une bonne initiative, d’une part parce que le gouvernement est allé trop loin sur ce terrain-là pour reculer maintenant surtout après le camouflet infligé par Arcelor-Mittal à Jean-Marc Ayrault, d’autre part parce que l’acier est une industrie stratégique, et enfin et surtout parce que dans ce bras de fer entre la finance internationale et les ouvriers sidérurgiques le choix doit être maintenant fait de manière ferme et affirmée.

Mais cet appel, d’une partie du PS, ne suffit pas. Il faut aussi choisir entre une nationalisation de long terme et une nationalisation temporaire avant cession à un autre actionnaire privé, en maintenant ou pas une part de capital publique. Il faut aussi préciser le périmètre, Arcelor France ou simplement Florange. Il faut aussi dire si l’état actionnaire redémarrera ou pas les hauts-fourneaux ; il faut aussi demander une commission d’enquête parlementaire pour que l’on comprenne enfin qui a décidé quoi et à quel moment au sein du gouvernement ces dernières semaines ; il faut aussi instruire le procès en incompétence, inconscience et inconséquence du gouvernement ; il faut aussi voter les lois nécessaires pour limiter les plans sociaux uniquement justifiés par des intérêts financiers privés à court terme, lois qui prévoiront un cadre clair pour les futures nationalisations ; il faut aussi se battre pour un protectionnisme européen social et environnemental ; il faut aussi mettre sur pied, aussi vite que possible, une nouvelle doctrine de politique industrielle. Et ensuite, tenir le cap.

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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 09:55

logos_GA_12-12-2012.jpgLe club Gauche Avenir vous convie à une Assemblée des gauches et des écologistes le

mercredi 12 décembre 2012

au

Musée Social
de 18h à 22H
5 rue Las Cases
75007 PARIS

sur le thème
COMPÉTITIVITÉ, EMPLOI, REDRESSEMENT INDUSTRIEL : QUELLES  ALTERNATIVES ?

Première table ronde : relance de la croissance et redressement économique

  • Martine Billard, Co-présidente du Parti de Gauche
  • Jean-Vincent Placé, Sénateur et Président du groupe Europe Ecologie Les Verts
  • Emmanuel Maurel, Vice-Président socialiste de la région Ile-de-France
  • Liem Hoang Ngoc, Député Européen socialiste
  • Guillaume Duval, Rédacteur en chef d’Alternatives Economiques
  • Dany Lang, membre du collectif Les Economistes Atterrés

Deuxième table ronde : redressement industriel, quelles alternatives au rapport Gallois

  • Pierre Laurent, Premier secrétaire national du Parti Communiste Français et Sénateur
  • Marie-Noëlle Lienemann, Sénatrice PS et co-présidente de Gauche Avenir
  • Christian Eckert, Député socialiste et rapporteur général de la commission des finances
  • Emmanuelle Cosse, Vice-Présidente EELV région Ile-De-France
  • Henri Sterdyniak, membre du collectif Les Economistes Atterrés
  • Jacques Rigaudiat, membre de la fondation Copernic

gauche_avenir_12-12-2012-copie-1-copie-1.jpg

Merci de confirmer votre présence par mail à contact@gaucheavenir.org

POURQUOI CE COLLOQUE UNITAIRE ?

Un enjeu majeur pour la France et pour la gauche

Les questions économiques et sociales ont été majeures dans la volonté de changement exprimée par les Français lors des élections de 2012 (présidentielle et législatives).

La volonté de relancer les capacités productives et industrielles de notre pays, de promouvoir un nouveau modèle de développement et de rompre avec la logique de financiarisation de l'économie a constitué un élément déterminant  du choix des Français et un discriminant majeur entre la gauche et la droite.

La situation de notre pays est grave ; celle de l'Europe est alarmante ; le bilan de 10 ans de droite est sans appel. La gauche ne doit dons pas se tromper de chemin et de stratégie. Les conséquences sociales et économiques seraient terribles et les conséquences politiques le seraient tout autant.

Quelles alternatives au rapport Gallois ?

La présentation du rapport Gallois, qui aurait dû permettre un large débat au sein de la gauche et avec les organisations syndicales, afin d'engager une véritable offensive de réindustrialisation de la France, a été suivie de l'annonce du  « Pacte pour la compétitivité de l'industrie française », sans que les consultations nécessaires avant tout arbitrage aient été engagées.

Certaines  annonces, comme les 20 milliards de cadeaux fiscaux à toutes les entreprises sans contreparties, la hausse de la TVA, une véritable hémorragie budgétaire dans l'intervention publique inquiètent bon nombre de militants et responsables des forces politiques, syndicales, citoyennes de gauche et écologistes. Ils considèrent qu’il n'y a pas qu'en seule voie permettant de relever le défi de la croissance, de la transition écologique, du redressement économique et de l'emploi.

Des propositions de gauche,  l'indispensable débat, la volonté de rassembler

Même -et peut être surtout-  lorsque la gauche est au pouvoir, le débat doit être mené avec force, sérieux, toujours en privilégiant ce qui rassemble, ce qui permet de vrais progrès et en respectant l'identité et les choix de chacun.

  • Parce nous ne pensons pas, comme tentent de le faire croire la droite ou les instances européennes et internationales, qu'une seule politique est possible ;
  • Parce que nous pensons que suivre leurs conseils peut nous mener aux pires impasses et reculs, comme cela est  observé ailleurs en Europe ;

Nous jugeons indispensable de faire d'autres  propositions, de promouvoir d'autres choix.

Nous estimons aussi qu'il est possible de rassembler une majorité à gauche.

pour les faire avancer et de préparer une alternative.

Cette Assemblée des Gauches et écologistes, organisée par le club Gauche Avenir, souhaite contribuer à tracer cette voie nouvelle.

LE ROLE INDISPENSABLE DE GAUCHE AVENIR

GAUCHE AVENIR est un club créé, en juin 2007, par 18 personnalités issues des diverses sensibilités de la gauche (responsables politiques, syndicaux ou associatifs, intellectuels, journalistes), qui ont été rejoints par des milliers de signataires dans tous les départements de France.

Cinq ans après, avec le retour de la gauche aux responsabilités, Gauche Avenir demeure le seul espace de discussion entre les diverses composantes de la gauche politique, syndicale et associative.

C’est parce que notre pays demeure confronté à des difficultés conséquentes et parce que nous avons la conviction que rien en France ne pourra durablement changer sans l’appui de toutes les forces de gauche que nous continuons ce combat pour l’unité.

C’est pourquoi nous mettons au cœur des débats du 12 décembre prochain ces sujets centraux pour la gauche que sont l’emploi, le redressement industriel et la compétitivité de la France.

Voici les thèmes qui seront traités par des responsables politiques et des économistes au cours de 2 tables rondes :

  • Le prix du travail, la réforme des prélèvements sociaux
  • Quelles formes de l'intervention publique ? Quel rôle des salariés ?
  • Comment prévenir la désindustrialisation en cours ?
  • Que retenir du rapport Gallois ?
  • Quelle stratégie promouvoir en Europe ?
  • Comment engager une planification industrielle, en particulier pour la transition énergétique ?
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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 09:00

logo_MLG_2-copie-2.jpgMaintenant la Gauche, courant représentant l’aile gauche du Parti Socialiste, déplore que cinq jours seulement après l’accord conclu sur l’avenir du site de Florange entre le Premier Ministre et Arcelor-Mittal, le groupe Mittal n’a comme on pouvait le craindre aucune intention de respecter ses engagements.

Ce revirement aussi précoce remet en cause l’accord global conclu il y a moins d’une semaine ainsi que le maintien des hauts fourneaux sur le site de Florange et relance donc la solution de la nationalisation, ainsi qu’il a été dit aux représentants des salariés en cas de non-respect des engagements par Arcelor-Mittal.

flormittalMonsieur Mittal n’est pas un industriel mais un financier qui se sert de l’Europe comme espace d’ajustement de ses décisions économiques en fonction du coût de l’acier. Cette annonce par la commission européenne du retrait du groupe du projet ULCOS est un signe patent de sa volonté de fermer à terme le site.

La nationalisation temporaire demeure dès lors plus que jamais d’actualité et doit être remise sur la table des négociations.

C’est pour étudier cette nouvelle donne que nous demandons qu’un Bureau National exceptionnel du Parti Socialiste soit réuni. Le communiqué de presse issu du dernier Bureau National affirmait qu’ «en cas de manquement aux engagements pris, toutes les options légales et les outils publics pourraient être activés, ainsi que l’a rappelé le Président de la République

Emmanuel Maurel Paris 2C’est de cela que nous devons désormais tous rediscuter. Il en va de l’avenir de nos emplois, de notre industrie, du redressement productif et de la résorption de la balance commerciale du pays…mais aussi de la crédibilité de la Gauche à agir face à la logique de la seule rentabilité financière à court terme.

Emmanuel Maurel et les membres du Bureau National pour Maintenant la Gauche

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