Le Front national s’est imposé comme le 3ème parti de France
Aujourd’hui, le Front national n’est plus une menace floue avec des objectifs inatteignables. Depuis l’arrivée de Marine Le Pen à sa présidence, le FN a le vent en poupe. S’imposant comme troisième femme lors des présidentielles, elle a continué sa progression en prenant une dizaine de villes et en envoyant 25 eurodéputés à Strasbourg. Toutefois, cette progression n’est pas si évidente si on regarde le nombre de voix. Ce parti est certes en tête aux élections européennes, mais accuse une baisse d’environ deux millions de votes. Toutefois, cette nouvelle donne reste à prendre au sérieux par le gouvernement et le Parti Socialiste.
Un bilan nécessaire de la gauche
Depuis 2007, le Parti Socialiste a successivement gagné toutes les élections avec pour la première fois une victoire historique de la gauche au Sénat. Les dernières élections présidentielles et législatives furent la consécration de cette victoire en nous donnant une majorité pour gouverner. La gauche avait pour la première fois la possibilité de gouverner à tous les échelons.
Quel bilan tirons-nous ?
Depuis l’arrivée de François Hollande à l’Élysée, l’incompréhension des citoyens règne. La baisse du chômage et le retour à la croissance annoncés ne se concrétisent pas. Les vagues bleue et bleu-marine lors des municipales furent plus vives que l’estimation de notre parti. Des fiefs de la gauche historique ont été balayés à cause du rejet de la politique gouvernementale. En réponse, l’exécutif a assumé son tournant libéral. Cela montre le manque de perception du gouvernement par rapport aux demandes de nos électeurs de 2012. Cette défiance ne doit pas être prise à la légère.
La réponse libérale est un échec si l’on en croit l’élection européenne. La sanction ne s’est pas fait attendre lors de ces élections mettant le Parti Socialiste en troisième position. Plus inquiétant encore, les autres partis de gauche n’ont pas profité de cette défiance envers notre parti. Cette première alerte n’a pas été entendue. L’autisme du gouvernement semble gagner le Parti Socialiste. Les militants socialistes sont désorientés face à cette politique incompréhensible. Ils n’ont pas leur mot à dire sur cette politique présentée comme inévitable alors qu’elle ne semble aboutir qu’à des échecs. Le gouvernement ne peut pas mener son action au nom des socialistes alors qu’ils ne sont pas intégrés dans le débat.
Nous devons prendre notre part de responsabilité en tant que socialiste et nous rassembler afin de répondre à l’attente des Français et à l’intérêt de la France.
Les États généraux : un ersatz du congrès attendu
Cette réponse se fait attendre. Les querelles internes sont de plus en plus vives accentuant de jour en jour la fracture de la gauche. Ceci n’est pas inéluctable. Nous devons débattre, les États généraux seuls ne parviendront pas à redonner une ligne forte à notre parti. Un nouveau congrès doit avoir lieu afin de redéfinir les orientations socialistes et de nous positionner par rapport aux actions gouvernementales.
La politique gouvernementale n’est pas écrite dans le marbre. Nous devons reprendre les discussions avec nos partenaires de gauche, Europe Ecologie Les Verts et le Parti Communiste Français sans qui nous n’aurions pas pu accéder au pouvoir et construire ensemble la politique que nous avions promis aux Français. Tous ensemble, redonnons du sens à notre action et regagnons la confiance des citoyens afin de lutter contre la droitisation de la vie politique française.
Anne Baron
membre du conseil fédéral du PS95
section de Cormeilles-en-Parisis