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3 juillet 2014 4 03 /07 /juillet /2014 22:08

position de Maintenant la Gauche sur les nouvelles concessions de Manuel Valls au MEDEF

1132541.jpgC’est avec stupéfaction que nous avons découvert mardi soir dans Les Échos puis mercredi matin sur le plateau de BFM TV les annonces du Premier Ministre à l’approche de la conférence sociale.

Report de la mise en œuvre du compte pénibilité, légitimation des attaques contre les seuils sociaux, nouvelle réforme du code du travail, et enfin gel des prestations sociales : ce sont des choix qui fragilisent encore un peu plus les droits sociaux des salariés et les conditions de vie des plus démunis de nos concitoyens.

Nous ne pouvons qu’exprimer notre profond désaccord avec ces perspectives qui vont encore un peu plus éloigner les Français du gouvernement et de la majorité parlementaire, sans qu’elles ne permettent d’espérer l’amélioration de la compétitivité ou des carnets de commandes des entreprises françaises. Elle inscrit un peu plus l’action gouvernementale dans une logique déséquilibrée en faveur des exigences du patronat et au détriment des salariés.

Le report de la mise en œuvre du compte pénibilité est particulièrement symptomatique car il met fin à l’illusion – dont l’exécutif s’était peut-être lui-même convaincu – d’une expérience qui ne fut en rien social-démocrate, comme le revendiquait pourtant le Président de la République.

logo MLG 2Le compte pénibilité était issu des négociations sociales qui avaient présidées à l’élaboration de la réforme des retraites adoptée sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault ; si son report était confirmé, il ne subsisterait dans cette réforme que des mesures défavorables aux salariés ; Maintenant la Gauche exigerait alors le report de l’allongement de la durée de cotisation car il n’est pas question de renoncer aux quelques compensations sociales obtenues mais d’appliquer par contre les réformes régressives en temps et en heure.

Avec ces annonces, le gouvernement se coupe de la dernière confédération syndicale qui soutenait encore sa démarche. Il démontre par ailleurs, qu’il n’organise pas une négociation avec les partenaires sociaux sur la base d’un rapport de force où il pencherait en faveur du monde du travail – ce qui serait social-démocrate – mais cède sur l’essentiel au moindre chantage du patronat.

Enfin, l’ouverture officielle d’un débat sur les seuils sociaux – et donc logiquement la volonté d’aboutir à leur relèvement – pose à nouveau la question du rôle du Parti Socialiste aux côtés de l’action gouvernementale : le Premier secrétaire par intérim, Jean-Christophe Cambadélis, était pourtant intervenu avec force pour indiquer que le Parti Socialiste était défavorable à la proposition répétée du nouveau ministre du travail sur ce dossier. On pensait l’idée enterrée, elle resurgit avec plus de force encore sous la plume et dans la voix du Premier Ministre. C’est un désaveu cinglant et méprisant pour le PS et pour toute la gauche.

Cela démontre plus encore la nécessité d’amplifier les initiatives des parlementaires socialistes qui proposent une politique alternative à l’alignement social-libéral qui prévaut depuis octobre 2012 et s’est accéléré depuis le début de l’année.

Cela doit inciter les militants socialistes à reprendre la parole avec force pour exiger une politique conforme à nos engagements collectifs, lors des États-Généraux du dernier trimestre 2014 et surtout du prochain congrès du PS.

Nous devons enfin travailler avec encore plus de détermination à construire de nouvelles convergences avec nos partenaires de gauche (EELV, Front de Gauche, PRG, MRC, MUP) et les centrales syndicales ; gouverner contre sa base sociale et politique mène à une impasse, nous n’en sortirons collectivement qu’en rassemblant tous ceux qui ont contribué à la victoire de François Hollande le 6 mai 2012 pour réussir la fin de ce quinquennat.

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