Cette motion d’ordre préalable aux débats du Conseil national du mardi 15 avril a été déposée pour Maintenant la Gauche, Un Monde d'Avance et des camarades de la motion 4 par Patrick Ardouin, Marie Bidaud, Guillaume Balas, Gérard Filoche, Olivier Girardin, Jérôme Guedj, Frédéric Lutaud, Emmanuel Maurel et Barbara Romagnan.
Présentée notamment à la tribune par Jérôme Guedj, ce texte demandant un vote rapide et ouvert des militants socialistes pour leur premier secrétaire a obtenu au CN 54 voix en sa faveur, 131 contre et 4 abstentions.
Plus que la défaite aux élections municipales, c’est son ampleur qui exige une prise de conscience et une réaction de notre parti.
Nous avons connu par le passé des moments d’alternance politique douloureux mais il s’agit aujourd’hui d’une défaite sans précédent, nos bases historiques et politiques que sont nos communes viennent de tomber.
Les Français nous somment de réagir. L’abstention massive de notre électorat comme la montée de l’extrême droite sont l’expression de la déception et de la colère de nos concitoyens. La crise, les Français la vivent au quotidien, et ce n’est pas un manque de pédagogie ou de communication sur nos réformes qui ont engendré de tels scores. Les français, à travers leurs votes, ont exprimé un décalage profond entre la politique gouvernementale et ce pour quoi ils avaient voté en 2012.
Le Parti socialiste, ses élus, ses représentants ont été sanctionnés. C’est en cela que la défaite est collective. Il nous revient alors, en toute lucidité, de débattre de nos orientations politiques ; sinon à quoi servirait un parti politique ?
Il faut malgré tout se relever et pour cela reconnaître que le Parti socialiste n’a pas su entendre alerter, proposer, exister tout simplement depuis deux ans que nous sommes aux responsabilités.
Il nous faut recréer un dialogue entre l’Exécutif, le Parlement et le Parti, en respectant les prérogatives de chacun mais en n’ignorant pas leurs fonctions respectives. Nul autre que les adhérentes et les adhérents ne peuvent décider de l’orientation et de celles et ceux qui l’incarnent !
La question «à quoi sert le PS aujourd’hui ?» doit maintenant être posée collectivement.
Il revient aux militants et à eux seuls de dire la suite.
Aussi vu la gravité de la situation deux exigences immédiates s’imposent :
- Ne pas avaliser un changement de premier secrétaire sans que les militants aient pu en décider ce qui suppose qu’ils puissent voter entre des candidatures alternatives claires.
- Engager une procédure permettant aux militants d’intervenir sur le fond de la ligne politique, sur le fonctionnement démocratique et pluraliste, comme sur le rôle du parti socialiste et de ses adhérents.
Soyons clairs il ne suffit pas de donner la parole aux militants mais de leur rendre le pouvoir.
Nous demandons donc la mise en place d’une direction collégiale chargée d’organiser des États généraux des socialistes avec la remontée de cahiers de doléances et propositions d’ici la rentrée puis à l’automne un congrès. Aujourd’hui notre parti a moins besoin d’un chef que d’une dynamique collective, moins besoin de mesures bureaucratiques que de changements politiques.
Car au-delà du PS, c’est l’avenir du pays et de la gauche qui se joue.
Nous devons retrouver le cap du rassemblement des forces de gauche et des écologistes mais pour retrouver ce chemin de l’unité, il est essentiel et primordial que le PS redevienne lui-même, un parti socialiste, capable de porter l’espérance des classes moyennes, des couches populaires et d’être au cœur du peuple de gauche.