L'Allemagne sort avec une clarification nécessaire de ce scrutin.
Il y a la droite, réduite à l'Union de Merkel, et son refus du salaire minimum, sa politique archaïque à l'égard des femmes, sa conception prédatrice de l'Europe, et la gauche, encore désunie, encore occupée par des débats et des blessures du passé.
Die Linke a continué à manger du socdem au petit déjeuner (Ils ont fait harz IV remplaçant ils ont tue Rosa Luxembourg), et oubliaient de gagner leurs électeurs (-3%) alors que son programme politique est bien plus proche de celui des ailes gauches du PS que du Parti de Gauche. Les Verts se sont noyés dans une perspective uniquement bourgeoise ("nous, le meilleur FDP", -3%), le SPD avec un programme un peu gauchi mais un personnel encore très social-libéral (+3%, le programme a compensé le malus Steinbrück), Merkel avalait les libéraux, et en se déplaçant à gauche ouvrait certes un flanc sur sa droite, mais maitrisant le tempo, pas assez pour qu'il lui en coûte (AfD, le parti anti-euro à 4,8%) - cette fois.
Soit nous réussissons l'unité de la gauche, soit nous allons voir l'électorat populaire passé aux populistes, nous condamnant à des compromis boiteux, en position de faiblesse, avec les conservateurs.
C'est la stratégie de la droite européenne: retourner les populistes contre la gauche, pour siphonner la clientèle, en profitant que cette gauche là n'assume plus depuis 25 ans son identité politique.
Nous devons réorienter avec conviction notre action, ou c'est l'extrême-droite qui nous emportera.