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27 octobre 2008 1 27 /10 /octobre /2008 14:17
Le temps de la Gauche est venu

Les analyses et idées que nous portons, avec constance, depuis tant d’années au sein du PS, à Nouveau Monde, au NPS, que certains qualifiaient hier encore du sceau infamant d’archaïsme, deviennent, à l’épreuve des faits, d’une terrible modernité. Face à la crise financière internationale qui s’accentue et dont on n’appréhende pas encore toutes les conséquences, face à une économie mondialisée où le spéculatif a pris le pas sur l’économie réelle, l’idéologie libérale est en échec. En urgence, on redécouvre la nécessité de la régulation par la puissance publique, on évoque, enfin, la question de la restriction au libre-échange pour protéger les emplois, on constate, chaque jour, les dégâts provoqués par l’absence de planification de la politique industrielle, on s’aperçoit, il était temps, que l’accroissement du pouvoir d’achat des ménages, et donc l’augmentation des salaires ne sont pas un frein mais au, contraire, un élément moteur de la croissance.

 

Le libéralisme est en crise mais, et ce n’est pas le moindre des paradoxes, la sociale-démocratie ne se porte pas mieux pour autant. Suivant l’air du temps, ne sachant pas se soustraire à la pression de la “pensée unique”, la Gauche européenne n’a pas su proposer des solutions originales préférant, trop souvent, épouser les contours de l’idéologie dominante. Au moment où jamais il n’a été aussi facile d’être de gauche, les partis sociaux-démocrates sont entraînés dans le sillage de la crise de l’idéologie libérale et le Parti Socialiste français ne fait malheureusement pas exception. Faute d’avoir voulu proposer une orientation qui mobilise et unifie les classes populaires et moyennes, les échecs électoraux se sont multipliés en Europe.

Aussi, nous pensons tout simplement que le temps de la gauche est venu. Il nous faut lever un nouvel espoir en changeant d’offre politique avec des propositions alternatives qui seules permettront l’alternance. C’est ce chemin que nous proposons aux militants socialistes lors de ce congrès. Ce sont ces propositions que nous développons dans la motion C regroupant l’ensemble des courants que les journalistes appellent “la gauche du PS”.

Certes, lors des débats dans les sections, tous les animateurs de motion reprennent aujourd’hui à leur compte ce qu’ils critiquaient encore hier. Plus question d’alliance avec le Modem, plus de “réformisme assumé”, plus de “concurrence libre et non faussée”..., nous sommes tous redevenus des socialistes partisans de l’union de la Gauche, prônant le retour de l’Etat pour imposer des règles aux marchés. Si l’on définit l’intelligence par la faculté à s’adapter, notre parti ne manque pas d’esprits brillants...

La politique de la conviction a fait place à la stratégie du caméléon qui change de couleur selon son environnement.

Les idées que nous proposons sont aujourd’hui reprises par une majorité de dirigeants socialistes ? Tant mieux, c’est une première victoire. Espérons simplement que cette conversion subite ne soit pas un simple discours de circonstance le temps d’un congrès.

Le 6 novembre, dans toutes les sections, il faudra choisir ceux qui seront le plus aptes à conserver cette orientation aujourd’hui défendue unanimement (même si de fortes nuances persistent) et partagée par une grande majorité des militants.

Pour défendre la stratégie de l’union de la Gauche, pouvons-nous accorder quelques crédits à ceux qui, il y a quelques semaines, proposaient un “contrat de gouvernement avec François Bayrou” ?

Pour lutter contre les paradis fiscaux, pouvons-nous faire confiance à ceux qui ont permis l’adoption d’un traité européen interdisant toute restriction à la libre circulation des capitaux ?

Pour s’attaquer aux stock-options, quelle crédibilité devons-nous donner à ceux qui, il y a quelques années, ont voté pour leur défiscalisation ?

Pour réaffirmer la nécessité de l’intervention de la puissance publique, pouvons-nous choisir ceux qui nous expliquaient qu’il était indispensable de privatiser les services publics ?

Pour proposer une politique de redistribution des richesses et d’augmentation des salaires, pouvons-nous désigner ceux qui déclaraient, après la campagne électorale, ne pas croire au SMIC à 1500€ ? Etc... etc...

Ces questions ne sont pas de simples interrogations posées aux militants socialistes dans leurs débats internes. Si, au lendemain du congrès, ceux qui ont épousé les contours du libéralisme économique sont les mêmes qui proposent aux Français une nouvelle offre politique, opérant ainsi un virage à 180°, c’est l’ensemble de la crédibilité du Parti Socialiste qui sera remise en cause.

La motion C propose aux militants une orientation clairement ancrée à gauche, fidèle aux discours qui ont toujours été les nôtres, mais aussi une nouvelle génération, avec Benoît Hamon, qui permettra de recueillir l’adhésion de nos concitoyens.

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