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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 09:30

Par Antoine Perraud

Mediapart.fr

 

Au congrès d'Épinay, en 1971, François Mitterrand appliquait à la lettre une grammaire propre au parti socialiste sur lequel il faisait main basse : parler dru, tenir un discours hirsute. Hors de la rupture, point de salut.

 

 

Il en était de même, sans les effets d'estrade, en 1965, quand la télévision si corsetée de l'époque s'ouvrait au candidat unique de la gauche (et de l'extrême droite, raillait Malraux, puisque Jean-Louis Tixier-Vignancour devait appeler à voter François Mitterrand au second tour). Interrogé par Roger Louis sur la notion de gauche, il n'était question, dans la bouche du candidat, que du parti du mouvement, seul capable de nous libérer du carcan dans lequel cantonne son monde le conservatisme :

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commentaires

S
Le libéralisme de « gauche » ?<br /> La confusion est entretenue entre libéralisme politique, libéralisme philosophique et néo libéralisme. Si le libéralisme politique peut être considéré comme le berceau du socialisme « primitif », il correspond à une phase pré-capitaliste de notre histoire, qui permit la conquête de la démocratie politique. Dans son prolongement naturel le socialisme revendique la démocratie économique telle que la définie Marx au début de l’ère capitaliste. Le libéralisme politique ou philosophique est en opposition directe avec l’église et les dogmes religieux de tous bords. C’est la plus importante opposition au catholicisme dominant, antérieurement au socialisme « libertaire » et au matérialisme dialectique de Marx, partiellement influencés par le libéralisme philosophique. Sans remonter aux philosophes grecs tels Héraclite ou Epicure, matérialisme et dialectique ne sont pas une invention de Marx, ni de « l’école allemande », il y a un creuset d’idées et de concepts qui vont influencer les idées plus modernes et révolutionnaires. Le libéralisme c’est le dépassement de « l’ancien régime » et est antérieur au capitalisme industriel et financier et nous ne sommes plus dans une phase pré capitaliste. Au contraire celui-ci a connu de multiples mutations et se situe dans une phase avancée de la globalisation mondialisée. Echoppes et manufactures ont disparues et les producteurs directs sont remplacés par des salariés et plus particulièrement dans nos pays avancés. La grande propriété des moyens de production et d’échange, l’actionnariat et la collectivisation des taches et de la production ont modifié les rapports à la propriété et les rapports de production. Ils ne sont plus ceux de la période du libéralisme politique comme idéologie qui sous tendait un type de société en rupture avec le système antérieur , d’une bourgeoisie « éclairée » et l’absence d’un prolétariat urbain et d’un salariat rare. Certes , période de mutation d’une société rurale vers la société urbaine, telle qu’elle se dessinait d’abord en Angleterre et en Allemagne et plus tardivement en France ainsi que le rôle « révolutionnaire de la bourgeoisie ». Le libéralisme actuel n’est plus une référence aux « lumières », il est essentiellement économique au sens « anglo-saxon » du terme et caractérise un système économique « globalisé ». Cette « globalisation » n’est que la enième phase du développement capitaliste. C’est le capitalisme rebaptisé « pudiquement », « nouveau libéralisme » pour définir un capitalisme plus autoritaire qui place le profit au dessus de la démocratie politique, « sa fin en justifie les moyens ». C’est la « prière de Paul Lafargue au Dieu Argent ». Né au USA au début des années 70, le néo libéralisme véhiculé par les fameux « chicagos boys » de triste mémoire, ce système brutal sera expérimenté au Chili en organisant le coup d’Etat contre Salvador Allende et en réorganisant l’économie selon ce « nouveau concept ». Il est politiquement introduit en France par la droite « financière » radicale, autour du « Club de l’horloge » et Madelin devient le « chantre » du nouveau libéralisme, avec d’autres jeunes loups aux canines proéminentes . La droite républicaine et gaulliste accueille avec méfiance cette nouvelle importation mais l’impérialisme américain va imposer l’idéologie qui va avec. L’ OMC, la banque mondiale et l’ensemble des organisations et des institutions internationales vont imposer progressivement la vision néo libérale de l’économie, selon la volonté des Etats-Unis et des grands milieux financiers. La chute du « mur de Berlin » va permettre l’accélération idéologique du processus et la planète est à la merci de la mondialisation capitaliste. Le libéralisme philosophique a fait place au socialisme, il en a été le précurseur . La « bourgeoisie éclairée » a fondée la démocratie politique. Le socialisme va plus loin, il veut fonder la démocratie entière et non pas partielle en construisant la démocratie économique sans laquelle il n’y a pas de liberté réelle . Être libéral suppose de se satisfaire avec le maintien d’un système injuste, inégalitaire producteur de colossales richesses pour quelques uns et de pauvreté et de précarité pour le plus grand nombre, mais avec une certaine largesse et ouverture d’esprit. Néo libéral, sans ouverture d’esprit mais dans sa forme moderne. La forme moderne c’est d’entretenir la confusion entre libéralisme et néo libéralisme, pour ne pas avoir à prononcer le terme de capitalisme. Pendant que les uns revendiquent des réformes sociétales, les autres appliquent des contres réformes aux réformes sociales et se chargent de celles économiques contre l’intérêt du plus grand nombre au seul profit des milieux financiers. Les tenants du libéralisme philosophique n’auraient certainement pas « baptisés » une place du nom d’un Pape ou de tout autre pontife religieux ni accordé de subsides aux églises. Ils les tenaient pour adversaires. Depuis plus de trente ans être libéral en France ne signifie plus une quelconque filiation philosophique mais bien l’attachement à un système économique en vigueur. C’est être de droite car c’est bien l’intérêt particulier qui prime sur l’intérêt collectif et l’égoïsme sur l’individu. Pour être de gauche , socialiste y suffit.
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