Par Antoine Perraud
Mediapart.fr
Au congrès d'Épinay, en 1971, François Mitterrand appliquait à la lettre une grammaire propre au parti socialiste sur lequel il faisait main basse : parler dru, tenir un discours hirsute. Hors de la rupture, point de salut.
Il en était de même, sans les effets d'estrade, en 1965, quand la télévision si corsetée de l'époque s'ouvrait au candidat unique de la gauche (et de l'extrême droite, raillait Malraux, puisque Jean-Louis Tixier-Vignancour devait appeler à voter François Mitterrand au second tour). Interrogé par Roger Louis sur la notion de gauche, il n'était question, dans la bouche du candidat, que du parti du mouvement, seul capable de nous libérer du carcan dans lequel cantonne son monde le conservatisme :