La majorité socialiste va peut-être connaître un nouveau coup dur lors du Congrès à Versailles devant entériner la révision constitutionnelle. Invité lundi dans Politique matin, le député Christian Paul a regretté "qu’un gouvernement qui tient sa légitimité de la majorité socialiste à l’Assemblée nationale puisse persister dans cette erreur" de la déchéance de nationalité.
Résultat : Christian Paul a décidé de ne pas voter cette révision constitutionnelle. "Je voterai contre cette proposition, parce que je la crois inefficace et dangereuse". Réclamée par la droite, la déchéance de nationalité a été retenue par François Hollande. Reste tout de même à faire voter un même texte à l’Assemblée et au Sénat, puis à obtenir la majorité des 3/5 nécessaire pour faire passer la révision constitutionnelle.
"Une minorité autour de Manuel Valls a tenté une OPA idéologique sur le gouvernement le Parti socialiste"
Christian Paul considère que le Premier ministre et certains de ses fidèles tenteraient de fait une "OPA idéologique" sur le Parti socialiste. "Il y a une minorité autour de Manuel Valls qui a tenté, peut-être réussi, cette OPA idéologique sur le gouvernement, le Parti socialiste", déplore le leader des députés frondeurs. Mais ça reste extrêmement minoritaire, et heureusement, simplement, il faut que maintenant des voix, un peu partout, s’expriment."
Une référence au dernier bureau national du Parti socialiste où, selon Christian Paul, "de Jean-Marc Ayrault à Martine Aubry et bien d’autres" se sont exprimés contre la révision constitutionnelle. Il donne rendez-vous dans les mois à venir. "Nous verrons si une majorité se dégage", a prévenu le leader des frondeurs définitivement contre l’inclusion de la déchéance de la nationalité, même sans la référence aux binationaux.
Vincent Kranen